Samedi 25 mai 2013 , Alain Deshoulières, maire d’Allouis a eu l’honneur de dévoiler la plaque « Jeanne ROCHE-MAZON » dédiée à l’espace bibliothèque qui portera désormais le nom de « Bibliothèque Jeanne ROCHE-MAZON ».
Pour célébrer cette cérémonie émouvante et solennelle, en présence de la famille de Jeanne ROCHE-MAZON, Alain Deshoulières était entouré de Christine Perrichon, Directrice de la Direction de la Lecture Publique du Cher, d’élus de la communauté de communes de Mehun sur Yèvre et du Conseil Municipal d’Allouis, des bénévoles de la bibliothèque et d’Allouisiens.
Certaines personnes de la famille avaient fait spécialement le voyage de la région parisienne ou de Bretagne:
Sarah : arrière-arrière petite fille,
Corinne : arrière petite fille,
Michèle Zehnacker : petite fille,
Catherine D’Hont –Mazon : petite fille,
Nathalie Mazon, épouse d’André Mazon (petit-fils) décédé en janvier 2010.
En lui rendant hommage ce 25 mai 2013, (soixante ans après son décès ) Alain Deshoulières, maire d’Allouis , a souhaité mettre en exergue l’œuvre culturelle d’un écrivain mondialement connu et reconnu qui a toujours conservé des liens étroits avec la commune d’Allouis.
Dans son discours, il retracera la vie de cette femme d’exception au destin hors du commun.
Jeanne est née à Caen en 1885 et décédée à Paris en 1953.
Gustave Roche, son père sera maire d’Allouis de 1912 à 1925.
En 1909, Jeanne Roche épouse André Mazon, éminent slaviste, professeur à l’université de Strasbourg puis au Collège de France (1923-1951). Son frère, Paul Mazon était helléniste réputé, spécialisé dans la poésie grecque.
Jeanne Roche-Mazon, est autodidacte, traductrice, écrivain, critique littéraire et polyglotte.
Dès le début de la première guerre mondiale, elle s’engage comme infirmière d’abord en France puis à Muros, ensuite à Corfou où elle participera à la construction d’un hôpital pour soigner les soldats serbes. Elle reviendra en France à l’hôpital d’Amiens puis à l’hôpital « Ritz » à Paris où elle restera jusqu’à la fin des hostilités.
La guerre finie, Jeanne Roche-Mazon va pouvoir se consacrer à ses passions : l’écriture et la littérature.
Pour écrire, elle s’inspire des contes indous et slaves mais aussi des grands auteurs français du 17èmeet du 18ème (Perrault, Andersen….)
Elle écrira notamment des contes pour enfants qui sont les «grands oubliés » de la littérature contemporaine…
Pour cela, elle observe la flore (les plantes et les arbres) , la faune, surtout les petits animaux : hérissons , écureuils… (Guerlinguet , l’écureuil qui ne veut pas apprendre à balayer.. .) coqs, couleuvres, taupes, vers, rats (le rat d’eau qui eut querelle avec la lune…) poules d’eau…
Dans les chaumières d’Allouis, au cours des «veillées aux noix», elle écoute conteurs et conteuses de ce pays et s’en inspire (la moitié de Jau, de coq , gallus…) elle-même sera une merveilleuse conteuse…La nuit, elle aime à se promener dans les bois qui bordent sa propriété afin de s’imprégner de cette atmosphère nocturne, souterraine et mystérieuse qu’elle restitue si bien dans ses contes qui oscillent entre merveilleux et réalisme….
Jeanne était vraiment amoureuse de ce Berry secret, de sa propriété de villégiature que sa famille possédait depuis François 1er où elle aimait venir se ressourcer…
Au décès de son père Gustave Roche en 1926, Jeanne va aider sa mère à gérer le domaine et créer l’étang de Potte à Allouis…
Si, aujourd’hui la plus grande partie de la propriété a été démantelée (réforme agraire oblige) deux des petites filles possèdent une maison à Châteauvert et sont fières de vivre à Allouis, de profiter d’un cadre préservé et de perpétuer la mémoire de leur aïeule, femme méritante et écrivain talentueux et original.
Christine Perrichon, directrice de la DLP, prendra la parole et évoquant la bibliothèque, soulignera l’évolution constante du nombre de lecteurs depuis son ouverture et sur le ton de l’humour, fit remarquer que cette petite bibliothèque de 53 m2 empiète astucieusement sur l’espace communal…
Michèle Zehnacker, petite fille de Jeanne ROCHE-MAZON, très émue, adressa au nom de la famille ses plus vifs remerciements aux acteurs de cette initiative …
Cependant, elle regretta que Jacqueline MAZON , fille de Jeanne ROCHE-MAZON ne soit plus là pour cette cérémonie…. « Cela lui aurait fait tellement plaisir de voir sa mère sortir de l’ombre de son mari… ». Jacqueline MAZON était née à ALLouis en 1918 et y est décédée en 2008. Après une carrière de Professeur de lettres à Prague, puis à Paris, elle passera quelques années en Ardèche où elle avait des attaches. Elle consacrera une partie de son temps à la création de la fondation « Albin MAZON » journaliste et écrivain,( beau-père de Jeanne ROCHE-MAZON, et grand-père de Jacqueline Mazon ) pour la conservation des archives familiales transférées au département de l’Ardèche. Elle reviendra à Chateauvert pour s’y établir les dix dernières années de sa vie. Simple et discrète, d’une très grande érudition elle fréquentait assidûment la bibliothèque.
En clôturant cette belle cérémonie et pour remercier de la mise à l’honneur de leur aïeule, la famille a offert quelques ouvrages authentiques à Monsieur le Maire, aux personnes responsables de la DLP et de la bibliothèque ainsi qu’un bon d’achat pour des livres et des friandises pour les membres du conseil municipal.
Désormais, qui que vous soyez, d’ici ou d’ailleurs, en voyant le nom de Jeanne ROCHE-MAZON inscrit sur le mur de la bibliothèque, vous saurez que ce nom symbolise l’héritage d’un patrimoine littéraire inestimable, connu dans le monde entier.
Cette publication a été autorisée par la famille : Michèle Zehnacker, Catherine D’Hont –Mazon, Nathalie Mazon.
Danielle RIO
Pour de plus amples informations sur les oeuvres de Jeanne ROCHE-MAZON,vous pouvez vous rendre sur le site CHERMEDIA à la rubrique : « Rencontrer »,article publié au mois d’août 2012.
N.B. Le choix du masculin pour écrivain et professeur est volontaire…
belle initiative que de mettre à l’honneur Jeanne Roche-Mazon pour ne pas l’oublier…