Après en avoir entendu beaucoup parler, je me suis lancée dans la lecture de ce livre avec beaucoup d’intérêt au premier abord: le titre est accrocheur et on s’attache vite au personnage de Rose, victime du génocide arménien au début du XXè siècle. La succession de ses malheurs contraste avec le portrait de la centenaire de 2012, truculente et totalement immorale. Cependant, mon intérêt s’est vite essoufflé devant l’énormité de certaines situations, l’avalanche continue de malheurs et de morts qui s’abat sur l’héroïne. La suite du livre se noie dans l’outrancier et le scabreux, la « gâterie » faite à Himmler est le sommet de cette dérive. Ce livre qui mélange petite et grande Histoire fait beaucoup penser au « Vieux qui en voulait pas fêter son anniversaire » de Jonas Jonasson (que l’auteur cite d’ailleurs à la fin dans sa « Petite bibliothèque du siècle »), mais sans l’humour et la légèreté de ce dernier. Là où Jonasson ne se prenait pas au sérieux et enchaînait les situations loufoques et jubilatoires, FOG, lui, essaie de faire passer des messages. Il fait un portrait charge de Sartre « intellectuel à tête de crapaud et aux dents gâtées » et de son rôle trouble pendant l’occupation, remet en cause son talent d’écrivain : « Qu’aurait-il été sans Simone de Beauvoir ? Un mauvais écrivain ». D’autre part, la morale philosophique de son histoire n’est qu’une reprise du « carpe diem » : malgré tous les malheurs qui se sont abattus sur elle, Rose continue de « dire oui à la vie, oui, oui, oui… »