Bjarni, vieil homme, au terme de sa vie, après le décès de son épouse Unnur, écrit une première et ultime lettre d’amour à Helga, la seule femme qu’il ait vraiment aimée ….
Durant leur jeunesse, Helga et Bjarni, habitant des fermes voisines , sont éleveurs de moutons dans une Islande sauvage au climat rude et inhospitalier.
Ils vont s’aimer d’une passion aussi brève que dévorante…Des colporteurs de ragots avaient déjà propagé la rumeur de ce « non-événement » ?….
« j’étais plein d’amertume de me voir accuser sans avoir pu goûter à la douce et purifiante saveur du crime » écrit Bjarni.
Unnur, apprenant cette rumeur, le cœur blessé, le corps mutilé suite à une opération chirurgicale, en sera douloureusement affectée ; elle se mure dans la souffrance, alternant colère, violence, crise de larmes, mutisme…Dorénavant, elle refuse toutes les prévenances de Bjarni pour sauver leur couple.
Helga, enceinte, propose à Bjarni de partir pour Reykjavik ; il refuse, trop attaché à sa terre ancestrale, à son élevage de moutons, à son bélier, à son tracteur !… «Ne viens pas me servir tes foutus vers de mirliton sur la putain de terre natale » lui dit Helga, signifiant ainsi leur rupture.
Le choix de vie sans risque de Bjarni ayant eu raison de ses sentiments amoureux inavoués, il devient un être tourmenté, déchiré à jamais par cette passion de jeunesse ; il en sera malheureux toute sa vie, hanté par le souvenir d’Helga… hélas « on n’éteint pas en un soir le brasier de la passion »…
Ce récit est une lettre d’amour écrite avec des mots simples, teintée d’humour, de poésie, parfois d’autodérision, mais aussi de lyrisme. Le vocabulaire est sensuel, truculent et fleuri…
Le lecteur découvrira également la vie rude et austère des éleveurs et pêcheurs Islandais, des situations inattendues et cocasses.
Ce roman épistolaire, émouvant, puissant et captivant révèle tout le talent de ce jeune écrivain islandais Bergsveinn BIRGISSON.
Roman traduit de l’islandais par Catherine EYJOLFSSON, aux éditions Zulma.