La mise à mort du travail: la destruction-Mois du film documentaire 2010 5


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Pour sa deuxième participation au Mois du Film documentaire, la DLP vous propose de découvrir La mise à mort du travail, film réalisé par Jean-Robert Viallet .

Ce film comporte trois parties: la destruction, l’aliénation, la dépossession.

Ce sont trois aspects des conditions de travail dans les entreprises en France qui sont présentés.

Celui que nous avons décidé de vous faire découvrir est La destruction. Dans ce volet, il est plus particulièrement question de la santé au travail.

Dès l’introduction, nous savons à quoi nous en tenir, musique digne d’une fiction dramatique, images superposées et brouhaha de paroles nous mettent sous tension. Une voix off nous énumère chiffres et situations afin de situer les faits .Et là, nous sommes happés par le sujet: nous suivons une psychologue et psychanaliste spécialisée dans le traitement de la souffrance au travail, souffrance physique souvent révélatrice d’une souffrance beaucoup plus profonde. Nous assistons aux entretiens qu’elle a avec des salariés non pas en tant que spectateurs mais en tant que témoins. L’image est à ce point forte que le terme d’expression par l’image prend tout son sens. Nous « vivons » la souffrance physique des travailleurs. L’on parle de TMS (troubles musculo-squelettiques) qui est l’un des plus grave problème de santé au travail et que certains appellent « le mal de l’usure ».Mais derrière ces troubles se cachent des situations douloureuses liées aux cadences de travail , à l’ambiance entretenue dans les entreprises imposées au nom de l’économie de marché.Témoignages directs et indirects se succèdent.

Les causes principales de ces souffrances sont les nouvelles organisations de travail. Nouvelles organisations qui touchent tous les salariés quelque soit leur place dans l’entreprise.Nous découvrons que c’est une véritable « violence sociale » qui est exercée sur les salariés. Et là encore, nous prenons conscience que les TMS ne sont que les effets physiques  de la pression psychologique subie par les uns et les autres.

Rencontre avec l’Inspection du Travail: un inspecteur nous explique que les situations de souffrances au travail sont extrêmement fréquentes (bien trop), quelque soit les postes occupés mais que malheureusement le manque d’effectif empêche une réelle prise en charge des tous les dossiers.

Pour boucler la boucle, certains iront jusqu’au Conseil des Prud’hommes, un moyen aussi de régler ses comptes. Nous oscillons entre fiction et documentaire, tellement certaines scènes semblent absurdes dans leur déroulement. Et pourtant, là encore, l’image témoigne de la réalité des évènements.

Dans certaines entreprises depuis quelques années des colloques sont mis en place afin de favoriser les échanges entre salariés et tenter d’enrayer le processus en marche de déshumanisation de l’entreprise.

« L’homme devient une machine ».

Tout au long du film, la psychologue pointera ce qui pour elle est la clef de la réussite de la destruction de l’humain. L’entreprise développe et entretient des leviers de soumissions dans un contexte économique difficile. Les salariés en recherche d’emploi sont nombreux et l’entreprise ne veut pas s’embarrasser de « vilain petit canard ».La question du consentement est également au coeur du sujet: qu’est-ce qui fait que l’on accepte ces pratiques au sein de son entreprise ? comment accepte-t-on que des collègues soient « écrasés »? faut-il se retrouver dans cette situation pour en réaliser la gravité ?Est-ce là que commence l’aliénation ?

Nous connaissons ou avons lu les uns et les autres des récits sur ce sujet mais le traitement en image de cette souffrance donne tout son sens au terme de film documentaire.Parfois, il faut être témoin à part entière pour saisir la réalité des situations.

A l’issue de la projection, nous pourrons échanger avec Jean-Robert Viallet qui sera parmi nous le 23 novembre. Il a reçu le prix Albert Londres 2010 pour ce film comme meilleur « Grand reporter de l’audiovisuel ».


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5 commentaires sur “La mise à mort du travail: la destruction-Mois du film documentaire 2010

  • Xavier Collet

    Un film de propagande afin d’obtenir des crédits supplémentaires pour les psys, sociologues de bazar et l’inspection du travail tout cela sur le dos du contribuable et des salariés qui grâce aux gisements de productivité ont pu améliorer les conditions de travail et le pouvoir d’achat.
    Ca paie bien de faire des films comme cela, ca rapporte combien en terme de subventions ?

  • Veronique Fourdrain

    En l’occurrence un film projeté dans le cadre du mois du film documentaire pour révéler la richesse de ce genre. Si vous aviez été présent lors du débat proposé à l’issue de la projection, je ne crois pas que vous auriez pu faire ce type de commentaire puisque vous auriez eu connaissance de tous les contextes liés au tournage , des suites données aux évènements ainsi que des épisodes plus ou moins heureux survenus dans la vie professionnelle des protagonistes depuis.
    Quant à votre question, elle restera sans réponse puisque cela n’était pas le propos de cette soirée et le blog n’est pas le lieu pour ce type de discussion.

  • sdu18fsu

    très bonne initiative, dommage que ce film ne traite que le secteur privé, car nous constatons que malheureusement le secteur public est confronté aux mêmes problèmes de souffrance au travail. Existe-il un documentaire sur ce sujet concernant le secteur public ?

  • Veronique Fourdrain

    Il existe des films sur ce sujet. Par exemple « Cheminots » réalisé par Luc Joulé et Sébastien Jousse, ou « La Poste, un drôle de pli » réalisé par Marie-Pierre Jaury, ou encore « France Télécom, malade à en mourir » réalisé par Bernard Nicolas.