La sœur de Sándor Márai


imgres_1ea4ad5fabee102bef54aebd4bf5de09Dans ce roman somptueux Márai  questionne la maladie, a-t-elle un  sens ? pourquoi telle ou  telle personne tombe malade ?

Que peuvent les médecins ? Peut-on  soigner et  guérir ou  seulement soigner ?

Toutes ces interrogations Z un musicien au  sommet  de son  art  se les pose alors qu’il est cloué dans un lit  d’hôpital pendant plusieurs mois.

Il est  tombé brutalement malade à  l’issue  d’un concert en  proie  à  de terribles douleurs articulaires et parfois paralysé pendant plusieurs jours.

C’est  aussi un dialogue avec médecins et infirmières, parfois brutales, fantomatiques, mais aussi  joyeuses et vivantes.

On redécouvre cet auteur  longtemps oublié, pourtant reconnu  dans l’entre-deux guerre comme un  des plus grands écrivains du  roman  psychologique  hongrois.

Depuis 20 ans maintenant les éditions Albin  Michel ont entrepris de traduire les oeuvres de cet homme contraint à  l’exil en  1948, suicidé en  1989 dans l’oubli  presque total.

Un  grand chantier de traduction  initié par une Dame d’origine Hongroise,  Ibolya Virag, est  entrepris depuis 1992 et  continue encore pour nous offrir ce chef  d’œuvre qu’est La  sœur.

Le  récit  démarre dans un  hôtel où  sont confinés quelques vacanciers contraints  à l’enfermement pendant plusieurs jours. La météo se déchaîne par  vagues de pluie apocalyptique  brouillant les repères de tous.

Cet hôtel, présenté  comme un  lieu  de villégiature douillet et  confortable se  révèle gorgé d’humidité glacée et presque insalubre.

En  cette veille de Noël, alors que la guerre fait rage à l’extérieur, ils ne sont reliés au monde que par la radio à  laquelle ils sont  suspendus dans la salle commune.

Z, dans cet univers confiné, reste seul  indifférent à  ce qui  se passe sauf  au  moment où  un drame survient dans une des chambres  de l’hôtel.

Brutalement la météo laisse place au  soleil et à  la lumière, s’engage alors sur les chemins de la forêt une conversation  entre Z et le narrateur du  récit,  écrivain à  qui  Z révèle sa maladie

et la raison  pour laquelle il  ne joue plus au piano .

C’est sans amertume, presque avec indifférence, qu’il  confie cette nouvelle incapacité à  jouer, il en sort pourtant un homme apaisé.

Cette  conversation et ce récit  sur le divin, la musique,  la gloire, le sommet, la vie, l’art la solitude et l’isolement qu’il induit , la maladie comme révélateur de toutes ces interrogations, donne à  ce livre une dimension  et  une richesse  inouïe.

Le  séjour dans cet hôtel  arrive à  sa fin et Z qui  a  écrit  une sorte de journal après sa maladie propose à  l’écrivain  de le lui  envoyer.

Ils  se séparent sur cette promesse.

La  deuxième partie du  récit  étant  celle du  journal  de Z, contenu saisissant qui  aboutira à  cette renaissance d’un  homme qui  a  choisi  la vie.

La soeur de Sandor Maria. – Albin Michel, 2011, traduit du hongrois par Catherine Fray.

Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

68 + = 78