Paris. Franck, qui n’a pas vu ses parents depuis dix ans, décide de reprendre contact avec eux, dans une ferme du Lot où ils habitent.
Clermont-Ferrand. Louise, jeune mère célibataire, s’apprête à prendre la route pour retrouver son fils en vacances chez ses grands-parents, dans cette ferme du Lot.
Les deux parcours se dessinent, alternativement, doucement. Discrets, Louise et Franck avancent à pas hésitants souvent, mais comme guidés par une nécessité sourde de changer leur vie.
Deux adultes solitaires, fragilisés par leur passé, se mettent en route. Passé enfoui pour Franck, passé vivace pour Louise. Deux parcours que l’on suit jusqu’à destination, jusqu’au point d’attache, le lieu des origines.
Car Louise et Franck s’y sont déjà rencontrés. C’était lors des obsèques d’Alexandre, le mari de Louise, le frère de Franck.
Des années ont passé, un enfant est né, il s’appelle Alexandre, comme son père. Louise, sa mère, se débat dans une vie rude et précaire, le souvenir de son mari la rattrapant à chaque pas. Confier son fils à ses beaux-parents, c’est aussi maintenir les vestiges de cette vie passée, de ce paradis perdu.
Quant à Franck, il sait d’avance à quoi s’attendre en retournant là-bas : au silence de ses parents, à l’étendue du fossé qu’il a lui-même creusé entre eux et lui ; au monde rural, qu’il a fui pour dire non à la fatalité ; aux souvenirs fantômes.
Mais ces retrouvailles-là, aucun des deux ne s’y attend.
Ce roman des origines est écrit avec le coeur. Serge Joncour nous en fait vivre les blessures et les soubresauts. Il nous parle aussi de réconciliation, quand la vie partout s’impose, et que s’imposent en fanfare les rires d’Alexandre. En toute sincérité et discrétion, l’auteur nous dit qu’on fait bien d’insister …!
Il exhale de ce roman, le doux parfum des souvenirs. Franck revenant sur les traces de son passé en passant par une introversion nécessaire pour avancer. Louise discrète et touchante. Il y a un côté poussif et pudique dans « l’amour sans le faire », mais l’inquiétude laisse quelquefois la place aux changements constructifs. « On ne refait pas sa vie, c’est juste l’ancienne sur laquelle on insiste », effectivement ils ont bien raison d’avoir insisté !