Tout juste 17 ans et auteur d’un roman explosif représentant le tiers de son œuvre, puisque seulement deux autres textes furent écrit en 1974 : La serre et J’eusse aimé. Casanova fut aussi le créateur d’un groupe de rock et du mouvement littéraire Equipo Hovno. Il est mort étrangement dans un accident domestique deux ans plus tard.
Ce roman est bien une perle lumineuse dans le paysage éditorial du printemps 2010, perle pourtant souvent très noire. En effet, Bernardo Vorace, le héros narrateur, constate après plusieurs vaines tentatives de suicide qu’il est immortel. Il fait cette découverte dès la première page du récit, après s’être réveillé avec une balle dans la tempe. Le reste du texte est la dérive criminelle d’un homme dépouillé de principes moraux par l’impossibilité de mourir. Vorace mettra en œuvre un projet machiavélique afin de tenter d’effacer ce qui le relie au monde, c’est-à-dire l’ensemble des personnes qui le connaissent : vaine tentative pour une apocalypse qui aurait précédé sa re-naissance puisque son projet sera contrarié.
Œuvre poétique des années pop, ce roman fait penser à une performance psychédélique survoltée où le lecteur comprendra avec bonheur que Felix Francisco Casanova est le fils littéraire de Rimbaud, de Kafka et surtout de Lautréamont.
À lire comme on boit une vodka : sans retenue, d’un trait.
Les Allusifs – 23 avril 2010 -18 € – ISBN 978-2-923682-06-8