Ah, les flâneries estivales… un bon moyen de découvrir de nouvelles librairies indépendantes. Heureusement grâce au prix unique du livre, il reste encore des irréductibles libraires.

Aussi, aimanté par le portrait de William Burroughs qui trônait en devanture, tableau peint par un ami du libraire biarrot, je ne pouvais pas manquer celle du Festin nu et rentrais dans la caverne d’Ali Baba…

Parmi les trésors conseillés, ce polar de Richard Hugo :

Ecrivain mythique, même de son vivant, Hugo est une influence majeure pour les écrivains de l’Ecole du Montana dont il est le fondateur. Bon vivant mais neurasthénique, il avait un physique imposant et se déplaçait avec grâce, tel un ours. D’ailleurs, n’est-ce pas un grizzly qui sert d’emblème à l’université du Montana à Missoula qu’il a fréquenté en tant que professeur de littérature.

Sorte d’éminence grise, il comptait alors parmi ses étudiants James Welch, James Crumley et William Kittredge qui deviendront eux aussi, grâce aux conseils de leur mentor et à leur talent, de grands noms de la littérature américaine.
Welch raconte dans sa préface la grande admiration de Richard Hugo pour Chandler et Hammett. D’ailleurs dans sa jeunesse, il s’essaie au genre policier mais peu satisfait du résultat, il détruit tous ses premiers écrits. Il faudra attendre le crépuscule de sa vie pour qu’il trouve la force d’en réécrire un, ce fût La Mort et la Belle vie. Un petit bijou qui manqua de peu le prix Pulitzer. Entre temps, il signe six recueils de poésie salués par la critique et le public. Une leucémie l’emporte en 1982, c’est donc son unique roman dans lequel on suit les mésaventures dans le Montana du pêcheur, poète et policier : Barnes-la-tendresse.
Je ne vous en divulgue pas plus car quels plaisirs de découvrir ces moments anthologiques de la littérature policière et de savourer ce style d’orfèvre !

Au fait, merci Monsieur le Libraire pour cette découverte et les épatantes sélections sur votre site…