L’écluse des inutiles de Jean-François Pocentek


lécluse_des_inutiles20100424Quand passe le bibliobus, je me choisis d’emblée cinq petits romans, courts, qui tiennent dans mon sac à main sans l’alourdir. Ce ne sont pas forcément les derniers parus mais ce sont des romans à l’écriture singulière.

« L’écluse des inutiles » avait été lue sur France Inter en 2008.

L’auteur, né en 1958 dans le Nord de la France, a d’abord été enseignant avant de diriger des ateliers d’écriture.

« Parfois, il n’en faut pas plus. Juste ça. Un qui n’est pas comme les autres, et une sourde haine dans l’ennui des saisons répétées. Dans un silence de canal d’hiver, ils sont arrivés lentement, avec de l’alcool dans la bouche, du rire dans les dents et du froid dans la tête. Ils l’ont pris sous les bras, l’ont amené au milieu de la pièce, et là, sur le plancher, il lui ont cloué les pieds. « 

L’auteur conte une journée de la vie de ces habitants de quatre maisons au bord du canal, près de l’écluse, dans le Nord de la France. Avec tendresse, avec pudeur, avec un regard bienveillant et néanmoins sans espérance, il décrit des moments forts, comme l’heure du repas, les rapports d’affection entre les gens, leurs relations simples, à la vie, et donc à la mort. Ce ton un peu triste suscite chez le lecteur des émotions qui flirtent tantôt avec la pitié, tantôt avec l’exaspération, tantôt avec l’attendrissement.

« …je suis les yeux mouillés des hommes aux bras ballants….

…je suis la laisse du chien et le cou étranglé…

…je suis une casquette, un bleu de travail, un fichu, une veste trop courte, une chaussette faite pour la course… »

Dans le même style, Jean François POCENTEK a aussi écrit « Le café des immobiles », « La patience des goëlands », « Les gens du huit mai ».

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