Posé là dans l’attente, déjà, l’instrument fait rêver…
La lecture va commencer,
le public est au rendez-
vous, une cinquantaine de
personnes sont installées
dans « Les jardins du
savoir », nom de la médiathèque de Belleville sur Loire.
Adeline Lecce a pris place au violoncelle, et commence à jouer… Frédérique Bruyas apparaît alors, restituant les propos de Fernando Pessoa : « toutes les lettres d’amour sont ridicules », et qui ajoute « Comme je voudrais revenir au temps où j’écrivais sans m’en rendre compte des lettres d’amour ridicules… »
Et la lecture commence : des « lettres intimes » d’amour et de passion, toutes très différentes, des bijoux d’expression ciselés de sensibilité et d’émotion, portés à la fois par la lectrice accomplie qu’est Frédérique Bruyas et la maestria d’Adeline Lecce au violoncelle. On est transporté par ces écrits qui , à travers le temps, n’ont pas pris une ride et nous font pénétrer dans l’intimité de leurs auteurs.
Apollinaire, Edith Piaf, George Sand, Joë Bousquet, Dylan Thomas, Alain Fournier, Napoléon 1er… Au delà des sentiments exprimés par ces personnes publiques, ce sont les mots qu’elles utilisent qui nous relient à elles, au détour de l’une ou l’autre de ces lettres, dont certaines peuvent parfois faire écho à notre propre expérience.
Frédérique Bruyas est lectrice publique de la Compagnie Escargt Ma Non Troppo. Sa formation de comédienne et de musicienne ont initié chez elle une pratique de la voix comme « instrument de lecture », au sens propre, mis au service de l’écriture.
Sa « partition de paroles » conjuguée à la partion musicale d’Adeline Lecce a plongé le public dans le ravissement.
Un duo dont le professionalisme sait se faire oublier tant il est maitrisé. Le public était sous le charme…
Les deux artistes ont ensuite partagé avec les auditeurs un pot dans une atmosphère chaleureuse.
Merci à Gisèle et Fabienne qui ont organisé cette belle manifestation.
A Belleville, l’animation correspondance se décline jusqu’au 28 novembre, avec une exposition très intéressante de Jean-Pierre Guéno sur des interviews de femmes de 1900 à nos jours, et une nouvelle invitation à vous rendre à une lecture spectacle « Lettres de prison » de Rosa Luxemburg, par Isabelle Dangerfield de la Compagnie Bagages d’acteurs, samedi 28 novembre à 16 heures. Pour avoir découvert ces lettres lors du festival de Manosque, je peux témoigner de leur teneur extrêmement émouvante. Un rendez-vous à cocher dans vos tablettes. Pensez à vous inscrire auprès de la médiathèque, le nombre de places étant limité.
Crédit photos Dominique Laganne
Très bel article sur ce très beau RV épistolaire… Elles seront aussi au Subdray, je crois , le 30 octobre à 20 h, si je ne me trompe pas.Allez y , vous passerez une belle soirée!