La bibliothèque de St Michel de Volangis a choisi de vous faire découvrir le théâtre du coté technique.
D’une part avec l’exposition dans la bibliothèque de costumes d’une jeune créatrice Noémie Borel, des Sortilèges de Mählween, costumes historiques pour la reconstitution de fresques moyenâgeuses ou de la renaissance. Noémie Borel nous a expliqué sa méthode pour la création des costumes lors de sa présentation : se baser sur des documents historiques et essayer d’utiliser un maximum de tissus ou accessoirs anciens, ayant « du vécu »…
D’autre part, par la visite des ateliers de construction des décors de la Maison de la Culture de Bourges (MCB). C’est fin novembre que nous avons effectué cette visite, et que nous avons découvert la fabrication des décors de la pièce d’Andromaque de Jean Racine, mise en scène par Frédéric Constant et jouée la semaine dernière.
Nous sommes rentrés dans un atelier de 600 m² où de gigantesques cadres noirs de métal étaient posés sur des tréteaux. Caroline Daguin et Nicolas Bénard nous ont présenté les lieux. Depuis 2003, la MCB a ses propres ateliers de construction, ici rue Ampère. Y sont créés des décors pour les créations produites par la MCB. En effet, la MCB étant scène nationale, elle produit des pièces avec les artistes en résidence. Celles-ci sont souvent appelées ensuite à être jouées dans toute la France. L’atelier est divisé en deux parties, d’un coté plutôt le travail du bois, de l’autre le travail des métaux avec pour chacun des machines et outils adéquats.
Nous sommes ensuite passés au fond des ateliers où étaient stockés les décors de l’opéra « Cosi fan tutte », création de la MCB et qui a tourné dans toute la France pendant plusieurs saisons. Il y avait un gigantesque lustre, magnifique et un malade dans son lit. Nicolas Bénard nous a montré le mécanisme, qui permettait de voir le mannequin allongé dans un lit respirer sur une scène dans une grande salle ! …
Puis, nous sommes retournés dans l’atelier principal où nous avons découvert un pupitre sur lequel étaient affichés les plans correspondants au décor d’Andromaque. Nicolas Bénard nous a expliqué que ces derniers prenaient en compte le fait que cette production allait être jouée sur des scènes différentes, qui n’avaient pas toutes les mêmes contraintes techniques. Il faut donc que le décor puisse s’adapter à chacune. La choix des matières est également une question importante à deux points de vue. La première évidente, l’esthétique. La deuxième d’un coté pratique, tant pour la technique (que ce soit réalisable), mais aussi pour le transport entre deux scènes (tenir dans un camion, fragilité) et pour les techniciens (manœuvrables et un montage optimisé, pour ne pas alourdir le coût de la pièce). Concernant Andromaque, par exemple, le choix du vitrage sur ces grands cadres était important, car il fallait qu’il soit opaque, mais devait laisser passer la lumière suffisamment pour jouer avec à certains moments de la représentation. Il va de soit qu’elles ne devaient pas non plus être trop fragiles …
Voici un montant qui tient deux panneaux de verrière, vu de face et de dos. Tous les visiteurs étaient inquiets quant à sa hauteur et au risque de basculement. Mais au dos, on voit bien les poids à la base qui permettent d’éviter la chute !
Cette soirée a enchanté ses visiteurs qui ont remercié Caroline Daguin et Nicolas Bénard pour cette découverte très intéressante.
Depuis Andromaque a été jouée à l’Auditorium. Nous avons pu voir le résultat que je vous laisse découvrir grâce aux photos faites par le photographe © Michel Zoladz pour la MCB. Nicolas Bénard nous avez également parlé du sol sans que nous le vîmes. Effectivement, il était spécial avec un effet brillant, permettant un reflet et une impression de surface d’eau (de la mer). Vous pouvez apercevoir ce jeu de reflets sur les photos pour ceux qui n’ont pas eu la chance de le voir sur scène …
Nous remercions beaucoup la Direction de la Lecture Publique de nous avoir proposé cette belle découverte.