VIE NOMADE ET « MODERNITÉ »
En écoutant les auteurs mongols et au premier abord, on pourrait croire qu’il existe sinon un conflit de génération du moins un sévère hiatus entre tradition et modernité.
En fait et comme toujours il faut naviguer sur des paradoxes. Il convient de discerner la conscience portée par la tradition nomade ( l’harmonie avec la nature et les liens entre l’homme et l’univers ) et le besoin d’évoluer d’une génération ouverte sur le monde ( ce qui n’est pas incompatible… ), des structures familiales trop étroites ou des modèles de consommation et de domestication portés par la mondialisation galopante.
On comprend qu’ici, dans cette terre encore sauvage, convoitée par les multinationales, comptant toujours un grand nombre d’éleveurs nomades mais aussi de familles paupérisées errant dans les bidonvilles d’Oulan Bator et une nouvelle élite assez fortunée, se pose comme chez nous la question brûlante d’un nouveau modèle, la nécessité criante d’un nouveau paradigme.
Ainsi, qu’on soit en train de galoper dans la steppe, qu’on tente de survivre dans une yourte d’un bidonville en se chauffant avec des pneus, qu’on fasse du business… la question se pose avec crudité :
comment conserver ou retrouver l’harmonie avec la nature, le lien entre l’homme et l’univers et continuer d’évoluer LIBREMENT.
… J’éprouvais sans arrêt le besoin de me retourner pour regarder encore en arrière. J’avais l’impression de laisser quelqu’un derrière, quelqu’un qui était pour moi comme un frère, peut-être même plus. Le pays gisait, comme mort, pas une marmotte, pas un oiseau. Seul le feu brûlait en envoyant vers le ciel de neige une chaude fumée bleue…
Galsan Tschinag, Une chasse dans le haut Altaï
A SUIVRE…
Merci Mr Fischmann pour ces magnifiques reportages…