Les grands thèmes des légendes de Mongolie.
Au fondement même du légendaire mongol, on trouve l’image du loup céleste et de la biche blanche, Borte Tchino et Ko’ai Maral, ces parents amoureux se jouant des forces dévastatrices, privilégiant l’amour et tressant ensemble la sauvagerie à la beauté. On a ici déjà le thème irremplaçable qui annonce le caractère et les défis magnifiques de ce peuple. Ainsi le loup désigne aussi le mongol et la biche, la terre qu’il traite avec un respect fougueux. Tout le symbolisme mongol dialogue avec la vie sauvage et celle des nomades. Les chevaux sont aussi les grands alliés, les frères souvent plus frères que les hommes. Ils sont rapides et parfois ailés. Ils accompagnent les bardes dans ce monde ou dans l’autre. Les aigles, les marmottes et les chameaux occupent des places de choix, les chamanes sont omniprésents, qui connaissent les passages entre les mondes et le moyen d’y naviguer.
Autre image mythique, le Vieillard blanc, bouffon qui frappe en titubant sur la peau d’un tigre des neiges et qui absorbe sa vitalité. Il y a aussi Tarvaa, le premier barde chamane, ce héros devenu aveugle après un séjour dans l’autre monde et qui en a ramené les contes. Suivent des bêtes pleines de sagesse et de bouffonnerie, qui tel le Nasreddine des contes d’Orient, se jouent de la stupidité du monde et tracent des chemins inédits. Les étoiles, les planètes sont aussi de la fête et jouent un grand rôle dans l’imaginaire de ce peuple. De grands héros sont devenus des astres, tel l’archer qui règne sur Vénus. On voit des femmes du ciel qui sont aussi des biches ou des grues, des magiciens, des braves qui tiennent tête aux tyrans, des histoires de magie et des épopées dont les poètes sont des héros.
Ainsi, on trouve beaucoup de thèmes autour du chant harmonique, du chant long et des conteurs. Les poètes et les bardes, après avoir vécu de lumineuses aventures avec des êtres de l’autre monde, fées, femmes esprits… s’en trouvent séparés et ne les retrouvent que dans l’inspiration, au prix de sacrifices et d’une imagination créatrice, musicale et vibratoire certaine. Parfois, ce sont les femmes qui sont coupées de ce monde divin pour avoir voulu se l’aproprier et l’esprit céleste tombé sur terre devient barde à son tour, hors de portée de l’aimée, témoin de l’amour des êtres divins pour les humaines, désignant le verbe et le chant comme étant ce pont d’harmonie qui est à tresser entre les mondes.
De grands thèmes et de bien belles légendes…
A SUIVRE… 9ème et dernier volet de cette épopée des steppes.