Un peu énigmatique, ce titre d’exposition… Les papes en Avignon, logique mais les papesses ? En référence à la légende de Jeanne la Papesse, un pape comme les autres jusqu’au jour où elle se découvre enceinte… Donc une femme… Point commun des artistes choisies pour cette exposition grandiose (plus de 300 œuvres) que vous pouvez découvrir en Avignon dans trois lieux majestueux (Palais des papes, Jardins du Palais et Collection Lambert), jusqu’au 11 novembre… Cinq représentantes emblématiques de l’art moderne et contemporain : Camille Claudel, Louise Bourgeois, Jana Sterbak, Kiki Smith et Berlinde de Bruyckere qui, toutes, se sont frottées à la sculpture…
La Palais des Papes… Grand escalier… Une voix vous chante des berceuses de votre enfance, c’est Louise Bourgeois… Premier palier… Une Vierge au bûcher de Kiki Smith, installée là, comme de toute éternité… Plus loin, un film-portrait de Louise Bourgeois… Plus haut, des tapisseries majestueuses de Kiki Smith (et notamment, un loup qui ferait peur aux esprits les plus entreprenants)… Un arrêt devant le film relatant le projet de Francis Alÿs, « The modern procession » où Kiki Smith, véritable papesse de l’art contemporain est portée telle une icône vivante, entre « Les Demoiselles d’Avignon » de Picasso ou « La Roue de bicyclette » de Marcel Duchamp, lors de cette procession extraordinaire qui visait au déménagement des collections du M.O.M.A. à New York :
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Un détour quand même vers les terrasses pour se repaître d’une vue inédite sur Avignon et le Rhône. Descente vers la Grande Chapelle : au détour une réinterprétation par Jana Sterbak de la Princesse au petit pois, puis le face à face avec une des Araignées de Louise Bourgeois, les sculptures inquiétantes de Berlinde de Bruyckere, les œuvres exceptionnelles de Camille Claudel (Le Buste de Rodin, Aurore, ou l’Implorante) ou les planètes de toutes les couleurs de Jana Sterbak.
Petit pas de côté vers les jardins du Palais où l’on retrouve une installation de Louise Bourgeois : « Welcoming hands »
Direction la collection Lambert… Dès le jardin, en signe d’accueil, suspendus dans les platanes, de drôles de cocons argentés (Louise Bourgeois les appelle « Les Bienvenus »… Dans le hall, une photographie immense de l’aile psychiatrique de Montfavet, là où Camille Claudel fut internée plus de trente ans… Et, dès le premier étage, une nouvelle profusion d’œuvres de nos cinq papesses : émotions diverses entre sourires et parfois malaise et en tous cas, sans indifférence…
Si vos pérégrinations diverses vous conduisent vers Avignon, prenez le temps de vous confronter à ces univers singuliers qui, tous, interrogent la société.