Puisqu’il faut bien commencer un jour…(ça pourrait être le sous-titre, mais ça ne l’est pas)
J’ai toujours parcouru les rayons des librairies avec un hautain dégôut pour les alignements de mangas qui me faisaient penser aux gondoles de produits alimentaires très chimiques et bas-de-gamme. (Si-si, je vous assure, c’est vraiment ce que j’éprouvais).
Et puis, à force d’en apercevoir dans les rayons des bibliothèques amies, avec un grand soupir résigné, je me suis mise à penser que je n’allais pas y couper, que même avec mon grand âge (!), il y aurait un jour une jeune tête qui passerait la porte de ma bibliothèque, aurait un air déçu et finirait par me jeter « vous n’avez pas des mangas? »
Yéh! Un lecteur insatisfait, ça ne se peut pas. Non, c’est contraire à mes idéaux….
Alors, puisqu’il faut bien commencer un jour, j’en ai feuilleté quelques-uns (pfff, tous pareils! Avec des idées préconçues…oh, si!). Et puis j’ai dit « Vous n’en avez pas un de bien à me conseiller? » mettant dans cette interro-négation l’hypothèse d’une non-satisfaction.
Et comme elles en avaient « tout plein », les bibliothécaires de Sancoins m’en ont présenté fort professionnellement, et avec grand enthousiasme (je les admire!!!)
Le premier ne m’a pas plu (trop morbide).
…Et puis, je suis grimpée au « sommet des dieux » avec Jirô Taniguchi
Elle raconte l’épopée de l’alpinisme avec tout ce qu’elle comporte de dépassement de soi, de forces physiques et mentales. Elle raconte la rivalité, l’esprit de compétition qui a généré la conquête des plus grands sommets.(Il a fait la face Nord, je la ferai en solitaire-il l’a faite en solitaire, je la ferai l’hiver…). Elle raconte aussi la personnalité des grimpeurs, ce qui les pousse à vouloir grimper, leur enfance, leur histoire personnelle. Tout ça à travers les dessins magnifiques, grandioses, époustouflants de La Montagne, et les portraits, tout à fait expressifs des personnages.
L’histoire originale est de Yumemakura Baku.
En bref: un alpiniste chevronné et solitaire voit, sur une pente, presque au sommet, deux autres alpinistes disparaître dans les nuages. Ca se passe en 1924..
Plus tard, une équipe, basée à Katmandou, renonce à partir en raison de la proximité de la mousson et les membres rentrent chez eux. Sauf le jeune photographe de l’équipe Fukamachi, qui s’attarde à Katmandou, fouille les boutiques et trouve l’appareil photos, vidé de sa pellicule, de l’un des alpinistes disparus…C’est là, à cette description de Katmandou que j’ai senti l’aventure et le dépaysement.
Ensuite, on est entraîné sur toutes les pentes des plus difficiles sommets d’Asie et d’Europe, à la suite des ascensions les plus folles. Peu de bulles! Quelques signes signalent le souffle du vent déplaçant les nuages de neige! Des cartouches (difficiles pour les mémés binoclardes-progressives). Et des portraits!
Le tout est grandioses, dépaysant, aventureux!
Voici d’ailleurs la première de couverture du tome 1.
On y va?
Ahhh comme je suis contente qu’il t’ai plu ! Tu te souviens de la réplique de Mallory dans l’ouverture du manga ? Au journaliste qui lui demandait pourquoi il allait escalader l’Everest il répondit : »parce qu’il est là ».
C’est vrai que le graphisme est impressionnant. Cette montagne il a su en rendre le côté immense sans en faire quelque chose de monolithique. Et le personnage de Habu ! Une vraie montagne 😉
Merci à toi, Stéphanie, et à Véronique pour vos conseils. Et puis aussi pour ton commentaire qui me donne l’occasion d’ajouter que cette histoire est aussi celle d’une énigme: comment cet appareil-photos est-il redescendu? On apprend ainsi que la ville de Katmandou regorge(ait?) de tout un commerce lié à l’Alpinisme, tant en matériel revendu par les cordées quand elles redescendaient qu’en divers objets de provenances mystérieuses. Aussi on se promène de boutique en boutique dans le dédale des rues népalaises…On a presque envie d’aller voir si c’est vrai…vous venez…dans les tomes suivants! ! !
ça y est, lilibib complètement contaminée et …. plus grave …. contaminante ! c’est mon fils qui va être content de me voir avec un manga entre les mains !
…J’ai commandé les 5 tomes pour mes lecteurs. Biblioteca les conseille à partir de 14 ans, donc tu peux les lire Kathie!!!!! Quant à ton petit bonhomme, je crois qu’il va pouvoir attendre un peu… d’avoir quelque force dans les bras….pour grimper…non, pour tenir les 300 pages. Mais c’est 300 pages de régal…Peut-être même bien que vous pourrez les lire ensemble!
En tous les cas, je suis contente d’être contaminante!!!
Je rejoins les fans, ce Sommet des dieux et aussi celui du manga, seul petit bémol je trouve l’histoire trop longue et il me semble que 4 tomes auraient suffit. Cet été, j’ai lu un roman dans lequel j’ai retrouvé le même plaisir de lecture et ce lyrisme sauvage si particulier : La Montagne volante de Christoph Ransmayr, un petit bijou…et Bravo à Lilibib : mieux vaut tard que jamais…
Tout est bon dans le Tanigushi !
Laurent, 4 tomes, c’est trop? Mais si j’en crois Béatrice….Quand on aime on ne compte pas!!!!!Je te dirai ça quand j’en serai au T5.
Et pour reprendre Stéphanie…pourquoi le lire? -« parce qu’il est là »; en attendant les autres tomes commandés, j’ai re-lu le 1er hier soir et je n’en finis pas de suivre les dessins sur les pentes et les sommets. Je vais chercher « la montagne volante ». Et puis, après ça , si vous avez d’autres sympathiques mangas à signaler je suis preneur!
Merci de vos commentaires.
http://www.lexpress.fr/culture/livre/la-montagne-volante-der-fliegende-berg-par-christoph-ransmayr_815342.html
« la montagne volante » dont parle Laurent…ça a l’air enchanteur!
Conquise!
Graphismes époustouflants, et l’histoire très prenante, on s’accroche aux parois avec Habu!
La montagne, ça vous gagne!
Merci lilibib, c’était aussi mon premier manga!
Alors, accrochons-nous Corinne: je m’aventure dans le deuxième tome avec l’appréhension d’une éventuelle déception…
Eh bien, ça démarre fort. Tout de suite on est en survol des Grandes Jorasses. Notre jeune photographe apprend que pendant cette ascension en solitaire au mois de février, alors que la nuit le thermomètre descend à moins 32° et le vent balaye à 180km/h…Habu a dévissé sur 50 m, bras cassé, jambe cassée…et comment on sait tout ça? (Je précise que personnellement j’ai habité la montagne…et je déteste la montagne. Oh, dites-vous consternés. Je suis une fille de la plaine, qui aime voir le soleil décliner longtemps à l’horizon, fermons cette parenthèse, mais c’est vous dire comme ce manga est prenant!)
Eh bien, il a écrit un carnet, sur la paroi. Ce journal, que cherche notre Fukamachi, est actuellement détenu par une certaine personne…suite de l’histoire…on est seulement à la dixième page. (Chhht, je vous laisse, sur la pointe des pieds je retourne à la lecture…)