Rentrée littéraire Automne 2013.
Nue. Jean-Philippe Toussaint. Éditions de Minuit.
Nue, fait partie d’un ensemble romanesque intitulé Marie Madeleine Marguerite de Montalte. Mais si vous faîtes partie comme moi des lecteurs qui rencontrent Marie pour la première fois vous serez emportés dans ce récit de grâce et de limpidité.
Aujourd’hui, dans l’ultime volet de cette fugue en quatre moments, j’ai découvert cette Marie,insaisissable, débordée,urbaine, surprenante, d’humeur versatile, toujours en mouvement, sorte de danseuse traversant le monde, icône féminine lumineuse.
Laissant là le narrateur devant sa fenêtre, Marie s’éloigne de nouveau, l’amoureux vit l’attente, empli de cette absence, empli de ce manque.
Paradoxe, à la place du vide on vit le plein et ce qui fait la différence avec « Il faut beaucoup aimer les hommes » le livre de Marie Darrieussecq qui traite du même sujet (en partie) , c’est cette absence occupant tout l’ espace.
Rien n’est sacrifié à l’absence, ni le manque, ni l’amour.
Le récit prend une dimension romanesque puissante portée par une écriture totalement dépouillée, sans aucun artifice.
Le narrateur attend Marie, mais la regarde, la vit du dedans, l’observe la décrit
Marie est cosmique, elle occupe tout l’espace, l’espace de l’écriture
La présence forte de cette femme c’est tout simplement la présence de l’écrit .
Il dit « Marie et sa disposition océanique » c’est exactement cela !
Si le texte de Monsieur Toussaint est si renversant, si puissant, contrairement à celui de Madame Darrieussecq c’est parce qu’il atteint une dimension cosmique.
c’est un livre sur l’espace, son occupation, notre présence au monde.
Magnifique