« OH… » Philippe DJIAN. Edition Gallimard. Rentrée littéraire 2012.
Ca commence par un viol.
Dès les premières lignes DJIAN nous entraîne dans son sillage.
Michelle, femme de bientôt 50 ans, vit seule, séparée et affronte une période de sa vie difficile, complexe.
Cependant ce viol déclenche une série d’événements qui l’emmènent plus encore en eaux troubles.
Michelle ne porte pas plainte, décide de se redresser seule , d’affronter les événements.
Très vite elle devine et découvre qui est son agresseur et entre en empathie avec celui-ci. Elle pousse même le jeu à construire une relation avec lui mais elle entre dans un univers irréversible qui pourrait l’emmener à sa perte !
Elle découvre en elle une autre femme, attirée par des lieux mouvants. Elle navigue en terres inconnues, va t’elle sombrer, ou saura t’elle stopper cette spirale ?
C’est un récit tout en noirceur, rituels, fantasmes, violences, alcool, où les personnages égratignés perdus, éperdus occupent cet espace.
Avec Djian le rythme est soutenu, le suspense présent.
Où va-t-on dans cet univers à la fois âpre, aride, aux frontières de la folie dans cette zone trouble où ses personnages extrêmes, borderline risquent de basculer.
Quels sont ces mécanismes psychiques qui entraînent Michelle dans cette histoire ?
Quels sont-ils ces mécanismes qui nous poussent parfois au bord de l’insondable ?
Aucun jugement, aucune explication de l’auteur juste une histoire portée à son paroxysme.
Toute d’un bloc, sans courbes ni douceurs. Djian nous attire dans cet abîme et ça se lit d’une traite.