Ouragan. Laurent Gaudé. Éditions Actes Sud.
La rentrée littéraire est toujours aussi dense, que choisir, que lire devant ces piles qui nous invitent, qui nous tentent, mais qui nous submergent aussi ?
Une belle surprise avec le dernier livre de Laurent Gaudé.
Souvenez-vous de « La mort du roi Tsongor » ce magnifique texte.
Avec « Ouragan » on retrouve cette écriture singulière, cette dimension de tragédie.
Dès les premières pages l’auteur nous entraîne avec la voix de Josephine Linc Steelson, vieille négresse dont la voix est incantatoire, tout le long du récit.
A cette voix s’ajoute celle d’un prêtre qui petit à petit s’égare, celle d’une femme, d’un prisonnier et d’un homme épuisé par son travail sur les plateformes pétrolifères.
Au début du récit toutes ces voix s’articulent clairement mais au fur et à mesure du récit elles se superposent s’entremêlent, s’entrechoquent accélérant le rythme crescendo.
Le récit s’ouvre sur l’ouragan Katrina qui a ravagé la nouvelle Orléans, et sur les prédictions de cette vieille Joséphine Linc, qui annonce que cette fois-ci, Katrina sera dévastatrice, sournoise, vicieuse, terrifiante.
Après l’ouragan, le silence soudain, palpable, on entend le clapotis de l’eau qui monte inexorablement, on entend aussi le glissement des alligators qui arrivent et colonisent la ville submergée.
Quelques vies occupent encore cet espace blanc, on craint de se noyer, on craint d’être englouti, dévoré et puis dans ce grand silence retentit le claquement sec d’une balle, un cri.
Ces derniers instants, on les vit au ralenti, parasité, habité par toutes ces voix des hommes et femmes oubliés là.
Et pourtant l’apaisement affleure.
En tout cas, voilà une présentation qui me donne envie de découvrir « Ouragan ». A noter que ce roman fait d’ailleurs partie partie de la sélection des libraires adhérents à l’enseigne de la FNAC.