Né au Pays de Galles en 1942, il a débuté par la peinture et l’illustration de livres, avant de s’attaquer au cinéma expérimental…
Son chef-d’oeuvre le plus fameux s’intitule « Meurtre dans un jardin anglais » – ou en V.O. « The Draughtsman’s Contract » (1984).
L’histoire (labyrinthique) se passe au XVIIè siècle, un jeune artiste réputé – Mr. Neville – est engagé par une noble Lady, afin de réaliser – en l’absence du mari de cette dernière… – plusieurs vues paysagères du magnifique parc entourant sa propriété. Ce contrat prévoit une rémunération… en nature !
L’intrigue de ce polar historique et artistique (à voir en V.O. sous-titrée pour le parfait accent anglais) est un peu difficile à suivre au départ, mais on se laisse charmer par la beauté des images et par la musique baroque du compositeur Michael Nyman (ici un extrait musical du film), également auteur de la sublime bande-son de « La Leçon de piano », autre chef-d’oeuvre de la néo-zélandaise Jane Campion, et Palme d’or du Festival de Cannes 1993).
Seulement, en plus de commettre le « péché de chair » avec cette gente dame plutôt perverse – entourée de courtisans hypocrites -, le dessinateur a eu le tort, en effectuant ses croquis panoramiques, d’être témoin de choses qu’il n’aurait jamais dû voir ici… ce qui lui vaudra sa perte, en l’occurence son assassinat.
Superbe et originale mise en scène, où le spectateur visionne les évènements importants (après coup, car anodins sur le moment) à travers l’oeil de l’artiste, plus concrètement à travers le cadre dont celui-ci se sert pour reproduire les mesures et les bonnes perspectives de ses dessins.
En plus de l’art, Greenaway est obsédé par les thèmes de l’architecture et de la numérologie (les titres chiffrés de plusieurs de ses autres films le prouvent : « 8 femmes et 1/2 », « Drowning By Numbers » – ou l’histoire malsaine d’un complot de veuves qui ont toutes fait disparaître leurs maris en les noyant, à tour de rôle ! – et l’une de ses dernières sorties « The Tulse Luper Suitcases » ou l’histoire d’un meurtrier en série vu à travers 92 de ses valises dispersées ici et là (…) présentée lors du Festival de Cannes 2003, difficile à résumer ici…).
Bref du cinéma d’auteur assez complexe mais pas rébarbatif du tout, au contraire, à condition de faire l’effort de « rentrer » dans l’univers de ce cinéaste de génie.
Ne pas oublier The pillow book (hors du temps),The baby of Macon (film historique quelque peu critique),Le cuisinier, sa femme et son amant (à découvrir).Son oeuvre cinématographique dans sa totalité pourrait être qualifiée d’oeuvre remarquable tout simplement…Et pas d’effort particulier :c’est beau, le choix des acteurs est plus que judicieux, et au final nous nous laissons porter par « l’histoire », un bon film…ou de bons films
Toujours dans la même thématique « peinture et cinéma », reprise des séances – après le César 2008 du Meilleur film – de « Séraphine » (avec Yolande Moreau et Ulrich Tukur) au cinéma florentais le Rio mercredi prochain 1er avril à 20h30 et dimanche 5 avril à 17h30(avis aux malchanceux qui auraient fait la queue pour rien à la Maison de la Culture de Bourges début mars)