«chacun a en mémoire les mélodies inoubliables et les textes exigeants de ses chansons, qui continueront encore longtemps, par leur générosité, leur humanisme et leur poésie à transporter les âmes et les coeurs, à accompagner aussi les joies et les peines du quotidien».
Une réaction recueillie parmi bien d’autres et sans doute pas la plus sincère!
Allez, mieux vaut une chanson (un poème?) de lui!
Au printemps de quoi rêvais-tu ?
Vieux monde clos comme une orange
Faites que quelque chose change
Et l’on croisait des inconnus
Riant aux anges
Au printemps de quoi rêvais-tu ?
Au printemps de quoi riais-tu ?
Jeune homme bleu de l’innocence
Tout a couleur de l’espérance
Que l’on se batte dans la rue
Ou qu’on y danse
Au printemps de quoi riais-tu ?
Au printemps de quoi rêvais-tu ?
Poing levé des vieilles batailles
Et qui sait pour quelles semailles
Quand la grève épousant la rue
Bat la muraille
Au printemps de quoi rêvais-tu ?
Au printemps de quoi doutais-tu ?
Mon amour que rien ne rassure
Il est victoire qui ne dure
Que le temps d’un Ave, pas plus
Ou d’un parjure
Au printemps de quoi doutais-tu ?
Au printemps de quoi rêves-tu ?
D’une autre fin à la romance
Au bout du temps qui se balance
Un chant à peine interrompu
D’autres s’élancent
Au printemps de quoi rêves-tu ?
D’un printemps ininterrompu
Salut, Camarade.
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=WtauB7xqT7M[/youtube]
Parce que cette voix-là m’accompagne depuis l’enfance…
Les enfants terribles
Les enfants terribles marchent dans les rues
Si leur ciel est vide s’ils ne savent plus
Leurs mains sont avides d’étreindre demain
Les enfants terribles n’épargneront rien
Soyez terribles terribles
Soyez terribles les enfants
Les enfants terribles ont des dents de loups
Si vous en doutez prenez garde à vous
Leur soif n’a d’égal que leur appétit
Les enfants terribles luttent pour la vie
Soyez terribles terribles
Soyez terribles les enfants
Quand l’orage tonne les enfants sourient
Ils sont sûrs d’eux-mêmes et durs pour autrui
Mais quand l’amour vient les cueillir au nid
Les enfants terribles tremblent dans la nuit
Soyez terribles terribles
Soyez terribles les enfants
Avec leurs grands rires avec leurs façons
De toujours remettre le monde en question
Ce sont eux qui font les révolutions
Les enfants terribles ont toujours raison
Soyez terribles terribles
Soyez terribles les enfants
Les enfants
Les enfants…
Autre chanson qui a bercé notre enfance. Ici, extraite du film « la première étoile ». Magnifique ! http://www.youtube.com/watch?v=knKMFiHjXJY
Et qui n’a pas en tête, ce bel hymne :
« Ma France »
De plaines en forêts de vallons en collines
Du printemps qui va naître à tes mortes saisons
De ce que j’ai vécu à ce que j’imagine
Je n’en finirai pas d’écrire ta chanson
Ma France
Au grand soleil d’été qui courbe la Provence
Des genêts de Bretagne aux bruyères d’ Ardèche
Quelque chose dans l’air a cette transparence
Et ce goût du bonheur qui rend ma lèvre sèche
Ma France
Cet air de liberté au-delà des frontières
Aux peuples étrangers qui donnaient le vertige
Et dont vous usurpez aujourd’hui le prestige
Elle répond toujours au nom de Robespierre
Ma France
Celle du vieil Hugo tonnant de son exil
Des enfants de cinq ans travaillant dans les mines
Celle qui construisit de ses mains vos usines
Celle dont monsieur Thiers a dit qu’on le fusille
Ma France
Picasso tient le monde au bout de sa palette
Des lèvres d’ Eluard s’envolent des colombes
Ils n’en finissent pas tes artistes prophètes
De dire qu’il est temps que le malheur succombe
Ma France
Leurs voix se multiplient à n’en plus faire qu’une
Celle qui paie toujours vos crimes vos erreurs
En remplissant l’histoire et ses fosses communes
Que je chante à jamais celle des travailleurs
Ma France
Celle qui ne possède en or que ses nuits blanches
Pour la lutte obstinée de ce temps quotidien
Du journal que l’on vend le matin d’un dimanche
A l’affiche qu’on colle au mur du lendemain
Ma France
Qu’elle monte des mines descende des collines
Celle qui chante en moi la belle la rebelle
Elle tient l’avenir serré dans ses mains fines
Celle de trente-six à soixante-huit chandelles
Ma France
C’est sur un marché d’Ardèche à Thueyts que j’ai appris sa mort ce matin .L’Ardèche pleure un des siens et les montagnes ennéigées aux alentours, si belles ce matin avec le ciel bleu, semblaient lui rendre hommage:
La montagne
Album: Jean Ferrat – Vol.1 (1999)
Ils quittent un à un le pays
Pour s’en aller gagner leur vie
Loin de la terre où ils sont nés
Depuis longtemps ils en rêvaient
De la ville et de ses secrets
Du formica et du ciné
Les vieux ça n’était pas original
Quand ils s’essuyaient machinal
D’un revers de manche les lèvres
Mais ils savaient tous à propos
Tuer la caille ou le perdreau
Et manger la tomme de chèvre
Pourtant que la montagne est belle
Comment peut-on s’imaginer
En voyant un vol d’hirondelles
Que l’automne vient d’arriver ?
Avec leurs mains dessus leurs têtes
Ils avaient monté des murettes
Jusqu’au sommet de la colline
Qu’importent les jours les années
Ils avaient tous l’âme bien née
Noueuse comme un pied de vigne
Les vignes elles courent dans la forêt
Le vin ne sera plus tiré
C’était une horrible piquette
Mais il faisait des centenaires
A ne plus que savoir en faire
S’il ne vous tournait pas la tête
Pourtant que la montagne est belle
Comment peut-on s’imaginer
En voyant un vol d’hirondelles
Que l’automne vient d’arriver ?
Deux chèvres et puis quelques moutons
Une année bonne et l’autre non
Et sans vacances et sans sorties
Les filles veulent aller au bal
Il n’y a rien de plus normal
Que de vouloir vivre sa vie
Leur vie ils seront flics ou fonctionnaires
De quoi attendre sans s’en faire
Que l’heure de la retraite sonne
Il faut savoir ce que l’on aime
Et rentrer dans son H.L.M.
Manger du poulet aux hormones
Pourtant que la montagne est belle
Comment peut-on s’imaginer
En voyant un vol d’hirondelles
Que l’automne vient d’arriver ?
Au revoir Monsieur Ferrat et merci pour toutes ces chansons qui ont bercé mon enfance!
dont vous pouvez en entendre une version avec le lien ci-dessus cité …
enfin, deux couplets, …
Sa voix chevrotante m’a toujours ému, sans oublier ses paroles (souvent adaptées des poèmes d’Aragon) ainsi que l’accompagnement musical (cordes sirupeuses, choeurs féminins) comme sur les morceaux les plus connus « Que c’est beau la vie », « La femme est l’avenir de l’homme », « Que serais-je sans toi » et bien sûr « La montagne » citée plus haut (bref j’ai longtemps cru que j’étais ringard d’aimer Ferrat, eh bien noooooon !), c’était un grand monsieur de la chanson française comme Aznavour, que les étrangers nous enviaient je pense
Pour moi ce sera celle-ci http://deezer.com/listen-2554434
Poète et militant! On a peu eu l’occasion de l’écouter sur les ondes!
Salut l’artiste !
http://www.youtube.com/watch?v=WZaXuFzi4Rw
« La rouge fleur éclatée
D’un néon qui fait trembler
Nos deux ombres étonnées :
Que c’est beau, c’est beau la vie »
http://www.youtube.com/watch?v=0xNaiTH0B94
Un des chanteurs préférés de mon papa, donc un peu de ma jeunesse! J’y vais donc de ma petite chanson en hommage à un chanteur sans concession et donctrop rare dans les écoutes grand public depuis longtemps.
http://www.deezer.com/listen-2554354
Merci à Jean , au poète qui a chanté Aragon , pour ces merveilleuses chansons qui resteront dans ma tête très longtemps et que je fredonnes souvent … Aimer à perdre la raison … Que serais-je sans toi … La montagne …
mais aussi des chansons engagées , Pablo Neruda , Potemkine , nuits et brouillards …
Aurevoir Jean !
Comme Christine, c’était un des chanteurs préférés de mon papa. Comme nous n’avions ni disques ni télévision à la maison, nous nous contentions de la radio et des chansons qu’on voulait bien y passer. Et quand j’ai eu la chance de voir Jean Ferrat sur scène, dans ma petite ville de la banlieue parisienne, en 71 ou 72, j’ai découvert des chansons bien différentes, comme Cuba si, Hou hou méfions-nous ou la Boldochévik.
http://www.deezer.com/listen-2748151
Pour moi, il restera pourtant surtout un grand chantre d’Aragon et l’auteur de Nuit et brouillard.
Pour moi aussi cette voix m’accompagne depuis l’enfance… J’ai eu la chance de le voir sur scène à Hendaye, j’en garde le souvenir d’un homme simple et chaleureux, artiste dans l’âme.
Maria
Maria avait deux enfants
Deux garçons dont elle était fière
Et c’était bien la même chair
Et c’était bien le même sang
Ils grandirent sur cette terre
Près de la Méditerranée
Ils grandirent dans la lumière
Entre l’olive et l’oranger
C’est presque au jour de leurs vingt ans
Qu’éclata la guerre civile
On vit l’Espagne rouge de sang
Crier dans un monde immobile
Les deux garçons de Maria
N’étaient pas dans le même camp
N’étaient pas du même combat
L’un était rouge, et l’autre blanc
Qui des deux tira le premier
Le jour où les fusils parlèrent
Et lequel des deux s’est tué
Sur le corps tout chaud de son frère ?
On ne sait pas. Tout ce qu’on sait
C’est qu’on les retrouva ensemble
Le blanc et le rouge mêlés
A même les pierres et la cendre
Si vous lui parlez de la guerre
Si vous lui dites liberté
Elle vous montrera la pierre
Où ses enfants sont enterrés
Maria avait deux enfants
Deux garçons dont elle était fière
Et c’était bien la même chair
Et c’était bien le même sang.
http://www.youtube.com/results?search_query=jean%20ferrat%20maria