Une nouvelle ère sonore au cinéma/ Jean-Claude Mari. L’Harmattan, 2007

Derrière ce titre, se cache une très intéressante étude sur l’introduction du son au cinéma. Pas seulement la musique, mais aussi les dialogues, les sons liés aux repères espace-temps du déroulement des scènes.

La musique était déjà présente lors des premières représentations cinématographiques. A l’époque elle servait non seulement à « illustrer » les séquences d’un film mais aussi à masquer les bruits divers comme les projecteurs, les réactions du public.La musique permettait également au spectateur de « rentrer » dans l’action.

La musique au cinéma a servi  et sert encore à marquer des moments forts d’un scénario mais elle peut aussi être complémentaire voire être une forme de narration parallèle permettant de situer l’action dans des lieux ou des moments différents mais simultanés.

C’est ce que nous démontre Jean-Claude Mari en disséquant la façon de travailler d’Alain Robbe-Grillet et  en présentant le travail expérimental du musicien et cinéaste Michel Fano . Il nous explique aussi comment la Nouvelle vague a changé le mode de perception que professionnels et spectateurs avaient de la musique. En s’appuyant sur les écrits de critiques et de philosophes comme Bela  Balazs, Gilles Deleuze, Jean Mitry, l’auteur nous invite à découvrir quelles connivences sont possibles entre le son (et par extension la musique) et le cinéma.

Toute la partie historique est assez exhaustive et permet d’avoir de nombreux repères et de connaître les différentes étapes de l’introduction du son dans les films de cinéma. Les parties études de cas peuvent sembler rébarbatives et pourtant après leurs lectures, une seule envie vous démange: visionner au plus vite les films pour retrouver les intentions des réalisateurs et/ou musiciens  .

Comme toute lecture d’ouvrages sur le cinéma, il donne envie de regarder  tous les films dont il est question et de les aborder avec un autre regard.