Lundi 27 juin, nous étions une quinzaine à nous retrouver à la gare de Bourges. Notre destination : la Cinémathèque Française où nous étions attendus.
Deux heures plus tard, nous étions prêts pour l’aventure du jour. Bravant la chaleur, nous avons longé les quais de la Seine pour rejoindre la Cinémathèque, lorgnant sur la Bibliothèque Nationale en passant. Leïla, un des guides des lieux, nous attendait pour débuter la visite.
Première étape : un petit rappel historique sur la cinémathèque, ses origines, sa vocation.
Puis nous passons à la visite tant attendue : l’exposition Stanley Kubrick, exposition d’autant plus remarquable qu’il s’agit de la plus grande jamais organisée en France consacrée à ce réalisateur.
Exposition qui nous replongera pendant plus de deux heures dans l’univers unique de cet artiste perfectionniste qui ne laissait rien au hasard que ce soit sur le plan esthétique ou sur le plan technique.
Le parcours du réalisateur explique en partie son coup d’oeil, puisqu’ avant de se tourner vers le cinéma, il commence par la photo. Un grand nombre de clichés sont exposés permettant de découvrir la précision du regard de Stanley Kubrick sur le monde qui l’entoure.
Chaque pièce que nous traversons est consacré à un film . Y sont exposés des mémos, des correspondances, des photos de tournage, des scénarios annotés ainsi que des accessoires, des costumes et des décors (foetus astral de « 2001 odyssée de l’espace », tables en forme de femmes nues pour « Orange mécanique »). Car comme nous l’avons appris, le réalisateur ne laissait rien au hasard. Suite à des déconvenues lors de ses premiers tournages, il souhaitait avoir un regard sur toutes les étapes du film et était présent en permanence sur les tournages. Pour se replonger dans l’atmosphère des films, dans chaque salle, des extraits du film concerné sont diffusés en boucle.
Un nombre incroyable de secrets nous sont révélés : des astuces techniques imaginées pour certains tournages (comme dans « 2001 odyssée de l’espace »), des astuces d’organisation pour gérer un grand nombre de figurants. Le réalisateur était un perfectionniste.
Nous imaginions le travail de titan que ces tournages représentaient mais nous nous sommes confrontés à la réalité : une organisation d’une précision irréprochable jusque dans la conservation de chaque élément lié à un tournage.
Nous avons découvert également le projet d’une vie qui aurait dû être le chef-d’oeuvre de Kubrick « Napoléon », un projet gigantesque qui n’aboutira jamais.
Ainsi qu’un film jamais sorti, et pourtant quasiment achevé, car même le casting était prêt, intitulé « Aryan papers ».
Sans oublier, d’évoquer la dimension philosophique de son travail et le fait également que tous ces films que nous considérons comme des chefs-d’oeuvres à présent n’ont pas toujours été encensés par la critique à leur sortie. Il aura même fallu plusieurs années avant que certains d’entre eux trouvent leur place dans le paysage cinématographique.
A l’issue de cette visite guidée, chacun d’entre nous pouvait prendre le temps de revoir cette exposition.
Nous étions également invités à visiter les collections permanentes de la Cinémathèque française constituées de costumes, de matériel de projection datant des origines du cinéma et d’une très belle série d’affiches originales.
Une journée qui s’est montrée à la hauteur de nos attentes et peut-être même au-delà…
Une journée bien remplie et riche en découvertes sur le monde et le travail de Kubrick. L’exposition a pris tout son sens grâce à l’accompagnement de notre guide. N’étant pas une férue de cinéma, la visite guidée a été pour moi un élément important de cette journée. Ma curiosité a été aiguisée par cette visite, j’ai donc regardé, à nouveau, « Barry Lindon », mais avec un oeil neuf (plus axé sur l’aspect esthétique du film, superbe!).
Ces voyages forment décidément la jeunesse, mais pas que!
Comme le précise Véronique, Stanley Kubrick était un véritable perfectionniste.Et deux heures de visite guidée en étaient presque trop juste pour apprécier l’ampleur du travail de ce réalisateur.
Il ne faut pas oublier de parler non plus de l’exposition permanente riche de produits gardant en mémoire l’histoire du cinéma.
Endroit qui n’existerait pas sans le travail acharné et la volonté de Henri Langlois:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Langlois , Un des fondateurs de la cinémathèque française.