Rentrée littéraire 2010- Un regard 13


book_v_490« Sukkwan island » de David Vann aux éditions Gallmeister

 

 

 

En choisissant ce roman, je pensais en moi-même, rassurée par la patte d’ours identifiant les éditions Gallmeister : encore une robinsonnade jubilatoire qui va me transporter dans une douillette cabane parfumée au feu de bois et entourée de neiges inviolées !
 

Effectivement je ne fus pas déçue par la première partie du récit où Jim s’installe avec son fils Roy sur une île du sud de l’Alaska pour une année de vie « sauvage » en tête à tête.

Au début Roy, 13 ans, que le lecteur peut suivre jusque dans ses rêves et ses phantasmes, s’adapte plutôt bien à cette vie en symbiose avec la Nature : pêche, chasse, conditionnement des aliments,… mais petit à petit, malgré des incidents comme l’intrusion d’un ours dans la cabane ou la chute de Jim depuis une falaise, le temps s’étire, et avec l’arrivée de la neige, l’atmosphère devient comme collante, gluante, irrespirable. Il m’a semblé alors que ce malaise était dû à une certaine maladresse dans le style ou à un problème de traduction.

C’est alors que, page 114, le récit bascule dans l’horreur ; mais il m’est alors impossible de fermer le livre car le suspense événementiel et psychologique me tient en haleine : que va-t-il se passer ?, pourquoi a-t-il fait celà ?

On sent que l’auteur est plus à l’aise dans la description du séchage du saumon (voir sa biographie), que des affres existentielles des personnages, mais peut-être que ce déséquilibre donne encore plus de force et d’épaisseur à un récit qui n’est pas à la gloire de l’humain…

A déconseiller aux coeurs fragiles !

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