Rentrée littéraire 2010 – Un regard 8 2


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Les asperges de Catherine Soullard
Aux éditions LePassage

Ame, la quarantaine passée, hérite de sa marraine une maison dans le Berry.
Infirmière dans un hôpital à Paris, elle décide de tout quitter, son travail, son ami Pierre pour la province.

A Mérigny, une association régionale d’entraide, l’embauche pour s’occuper à domicile d’Arsène Pouillot, un octogénaire solitaire et bourru.
Il n’a plus de famille, si ce n’est Angèle, la fille de son ami Bastien maquisard, mais elle vit en Floride et il y a longtemps qu’il n’a plus de nouvelle.

A force de patience, de soins, d’humilité, Ame trouve une place auprès d’Arsène.
Il va se confier, tous les jeudis seront réservés à l’écriture du journal de la vie d’Arsène.
Et il a eu une vie remplie. De résistant dans le Vercors à cantonnier dans le Var, pays dont il est originaire, il se dévoile et on suit le chemin qui l’a conduit jusqu’ici.
Elle lui redonnera l’envie de jardiner, il lui communiquera son amour pour les asperges, l’art de les cultiver mais aussi de les consommer.

Quant à Ame, on la découvre, solitaire, Pierre son ami vient quelques week-ends, puis les visites s’éloignent.
Dans la grande maison, elle recherche des traces du passé de sa marraine.

Les chapitres sont courts, l’histoire passe vite, on y trouve des accents du terroirs, mais aussi des moments troubles, comme Ame nue dans ses draps rêches, et son chat Minne qui se blottit contre elle…, de la poésie, Arsène se souvient de ses amours avec Anna de Beaumont, la marraine d’Ame, les rêves d’Ame, chevauchant son chat à la poursuite de sa marraine « ils ne se touchaient pas, ils étaient face à face, dans un médaillon, enchâssés dans la lumière lunaire; à ce moment, très précisément, il me sembla que l’astre descendait sur eux, qu’il s’insinuait se coulait entre eux pour occuper l’espace entre leurs corps. »

Des moments de tendresse entre ces deux personnages si différents, mais aussi des instants graves quand Arsène pour la première fois a des soucis d’incontinence dans sa cuisine pendant qu’Ame épluche les légumes pour la soupe… Quelle dégringolade pour cet homme, résistant à son heure, travailleur courageux dès son plus jeune âge, amoureux, de la vie et de ses femmes, amant cacheé de la belle Anna, et presque père…
A découvrir ce petit livre de seulement 155 pages qui en dit long sur la nature humaine, pas sur la vieillesse mais sur ce qui nous pousse, nous casse et nous fait avancer même si l’envie n’y est plus…

Catherine Soullard est romancière et critique de cinéma : une rencontre avec Catherine Soullard vous est proposée le Jeudi 28 janvier 2010 – à partir de 19h à la librairie Le Divan – Paris 15e – 203 rue de la Convention

 


A propos de martine gallois

De formation comptable, je suis passée dans le monde de la littérature par les contes, en passant mon Bafa. A la DLP 18 depuis le 1er septembre 1996, j'ai eu la chance de pouvoir effectuer des fonctions très différentes et toutes très enrichissantes. Prêt au public à l'annexe, participation au groupe formation animation, gestion des marchés publics et de la comptabilité, conteuse...

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2 commentaires sur “Rentrée littéraire 2010 – Un regard 8

  • Christine Loubeyre

    J’ai été conquis par cette présentation et ai lu ce roman. Martine en rend très bien l’atmosphère dans sa présentation. J’ajouterai juste, que personnellement j’ai été touchée par la rencontre improbable de ces deux personnages et par les circonstances qui permettent à chacun de faire le point sur sa vie : l’une à une période intermédiaire, l’autre à la fin de sa vie. Un roman sur la vie des gens (héros) ordinaires.