Alexei Féodossiévitch Vangengheim, né en 1881 en Ukraine dans une famille de petite noblesse, après des études d’agronomie, devînt directeur de la première station hydro-météorologiste de l’URSS.
Acquis au communisme mais soupçonné d’être un saboteur, un contre-révolutionnaire, en 1934 Alexéi est arrêté par la police politique (NKVD) de Staline. Après un semblant de jugement, il est déporté dans un camp de travaux forcés sur les îles Solovki, dans l’archipel de la mer Blanche, près du cercle polaire.
Alexei adresse requête sur requête à Staline et à ses sbires, demande à sa femme d’en faire autant…
Il s’obstine à croire qu’il est victime d’une injustice et qu’un jour, il sera innocenté … Alexéi finit par s’accuser lui-même de crimes qu’il n’a pas commis …
Alexéi survivra en travaillant à la bibliothèque qui compte trente-mille volumes de livres en allemand, en français, en anglais.
Il écrit des lettres à sa femme et dessine pour sa fille Eléonora, des croquis de flore, de faune, des devinettes…Il fabrique des portraits en mosaïque, à l’effigie de Staline « le Petit Père des peuples ».
Puis un jour, Éléonora et sa maman ne reçurent ni lettres, ni dessins…Ce n’est qu’en 1936, qu’elles apprennent la vérité…
La machine répressive de la folie paranoïaque de Staline est lancée et tourne à plein régime faisant des millions de morts…Les bourreaux eux-mêmes deviennent victimes…
Olivier Rolin s’en tient à la vérité, sans chercher à romancer, ressuscite ainsi la mémoire de millions Russes ordinaires qui endurèrent tant de souffrances sous le joug des oppresseurs…
Alexéi était un visionnaire, il rêvait d’apprivoiser l’énergie solaire et éolienne…
Les dessins destinés à Éléonora, insérés à la fin du livre donnent un caractère personnel et humain, une bouffée de tendresse et de naïveté à ce roman impitoyable et poignant sur la terreur stalinienne. « L’Histoire, c’est l’enfer »… dirait la truculente cuisinière d’Himmler…