Vous aimez les romans familiaux, les enquêtes sociologiques, la poésie, les essais littéraires, les chansons ?
Alors vous trouverez votre bonheur de lecture et d’écoute avec cet ouvrage hybride qu’est « Les gens dans l’enveloppe » d’Isabelle Monnin avec Alex Beaupain aux éditions JC Lattès.
A partir d’un lot de photos amateurs des années 70-80 achetées chez un brocanteur, Isabelle Monnin créé des personnages, imagine leur vie de gens « ordinaires » avec joies, peines, secrets,…
Elle aurait pu en rester là mais non. Dans une deuxième partie de l’ouvrage, I. M. nous relate par le menu son enquête pour retrouver les « personnes de l’enveloppe » et confronter le roman à l’histoire vraie : c’est passionnant car nous lecteurs, nous nous sommes également « fait notre roman » à partir des photos qui sont dans le livre. Et puis l’histoire de ces gens, c’est un peu celle d’ Isabelle Monnin et …un peu la nôtre.
Le style de l’auteur est tout à fait étonnant, parfois prosaïque puis poétique avec des phrases parfois très courtes, elliptiques, écrites dans l’urgence de l’émotion.
Je ne parlerai pas du CD car je n’ai pas pu encore l’écouter. Alex Beaupain, d’autres chanteurs professionnels et quelques uns des » gens de l’enveloppe » ont écrit, chanté, lu.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=krL5PsDF92s[/youtube]
Un roman qui m’a surtout séduite par son idée de départ : imaginer une histoire à partir d’un paquet de photographies acheté sur le Net. Un postulat d’écriture excitant : partir de visages inconnus, d’une époque, de lieux, fabriquer un univers à partir de ces carrés de papier énigmatiques, se familiariser à ces images en les reliant avec ses propres mots et références…
Mille histoires possibles donc ! Celle que raconte Isabelle Monnin est attachante, avec une mélancolie qui peut rappeler celle de la nostalgie, celle qu’on peut avoir en regardant les photos de famille, des moments figés qui ne reviendront plus… des décors d’un autre temps qui marquent une époque révolue.
Un récit touchant, accroché au mystère de ces visages anonymes… du coup, la deuxième partie, celle de l’explication est pour moi malvenue, en rupture avec la fiction où elle nous a emmené.
Trop d’explications nuit à la magie, même si j’adhère à l’envie irrésistible de l’auteur d’aller à la rencontre des gens dans l’enveloppe, je n’ai pas spécialement envie de savoir le détail des opérations… S’il est bien clair que nous ne sommes plus dans le roman, la déception est adoucie par la sensibilité sincère avec laquelle Isabelle Monnin traverse ces différents épisodes et nous les fait partager.
PS : moi non plus je n’ai pas écouté le CD.
C’est avec un intérêt grandissant que j’ai lu ce livre. Dans la partie roman, j’ai aimé le style qui change selon les personnages et comment on entre petit à petit dans leur vie. Cependant l’histoire argentine me semble un peu « plaquée » sans rien nous apprendre de nouveau. Pendant l’enquête nous retrouvons l’intimité, des personnages et des personnes réelles, qui petit à petit se confond avec celle de l’auteur et trouve une puissance évocatrice toute romanesque qui donne envie d’entendre les voix des chansons. Un livre étonnant.