… »T’as aucune chance Pierrot,…Ils le confieront jamais à un type seul qui fait les marchés dans sa camionnette. »
A Lille, dans les années 90, Pierrot se verra quand même confier Marcus, l’enfant d’Hélène (dont il était amoureux) qui vient de mourir.
Ce n’est ni l’enfer, ni le paradis mais la vie simple (ou pas !) d’un jeune homme du Nord avec toute sa bande d’amis qui l’aide à élever Marcus.
Il va même trouver l’amour, et pourtant…
Le roman est en trois parties et l’auteur laisse le lecteur se perdre dans la chronologie . Car il y a un avant et un après le drame. Pierrot se retrouve tout à coup plongé dans le milieu carcéral avec ses codes, sa barbarie et son humanité. Ce sont Marcus et Fabienne qui l’aideront à tenir le cap même si les rapports familiaux se trouvent profondément changés (on ne choisit pas ses parents !).
C’est le premier roman de Pierre Chazal et il a « réussi son coup » me semble-t-il.
Il a déjà un style, une patte (un langage parlé mais sans excès folkloriques, des dialogues très vivants, des raccourcis subtils et une belle poésie du quotidien) .
« Alors navigue, mon Marcus, et fais confiance à ton coeur. C’est lui qui changera l’eau en vin, le bronze en or, et l’argent en petits soldats de plomb à mettre au pied du sapin. »
Par moments , ce livre est un peu déroutant et on ne sait plus dans quel monde vit le narrateur mais c’est de coute durée.
L histoire est forte et dure. Cependant,l’auteur privilégie des approches en douceur, en compréhension qui respectent l’autre que ce soit entre Pierrot et Marcus, Pierrot et certains de ses codétenus.
Ce roman est rempli de moments de vie simples (Marcus avec ses amis, à l’école,Pierrot et ses amis,ses aspirations amoureuses …)et Pierre Chazal sait nous les faire découvrir avec poésie.
J’ai aussi bien apprécié ce premier roman de Pierre Chazal.