Même si l’humour de Jean-Louis Fournier est toujours présent, c’est la gorge serrée que l’on termine cette « Servante du Seigneur » : une déclaration d’amour d’un père à sa fille qu’il considère avoir perdue… Elle, qui faisait sa joie quand, petite, elle lui envoyait lettres et dessins et partageait son quotidien : « Tu étais charmante, tu étais drôle, j’adorais être avec toi, te faire rire. Toi aussi, tu me faisais rire, tu avais beaucoup d’humour. j’aimais bien te faire des farces« . Un père fier et conquis d’avance… Jusqu’au jour où elle rencontre Monseigneur… « Elle est devenue une dame grise, sérieuse comme un pape. Elle est sévère, elle plaisante moins, elle est dogmatique, autoritaire, elle aime bien faire la morale aux autres. les autres, ceux qui ont toujours tort. » Et l’on assiste à ce monologue triste d’un père incertain à une fille de plus en plus lointaine… Tendresse, colère, amertume, nostalgie, gravité : un texte que vous ne pouvez lâcher jusqu’aux dernières pages où Fournier laisse la parole à sa fille, une parole que j’aurais rêvée plus douce et plus ouverte… « Tout le monde n’a pas la chance d’avoir un père qui offre sa propre fille au monde entier après l’avoir défigurée… »
Dans ce dernier livre, je n’ai pas retrouvé l’humour de l’auteur(qui est tellement présent dans « Veuf »),mais plutôt un sentiment de tristesse; et de la colère pour « Monseigneur ».L’édition que j’ai lue ne comportait pas la réponse de sa fille.Est-ce indispensable?