Bari, septième fille d’une famille coréenne du Nord, voit le jour à Changjin. Sa mère l’abandonne dans la forêt…le chien de la maison la retrouve et la rapporte dans sa niche. Sa grand-mère  la découvre, la recueille,  la soigne et la prénomme Bari…

Selon le conte chamanique coréen, Bari est une princesse abandonnée également à la naissance qui va chercher à l’autre bout du monde l’eau de la vie qui permettra aux  âmes de connaître enfin l’apaisement.

La Corée du Nord connaît un régime dynastique, dictatorial totalitaire, avec des camps de travaux forcés. Pour survivre à la famine de 1990, échapper aux rafles et aux purges politiques, comme des millions de Coréens, tous les membres de la famille se séparent et  partent chacun de leur côté. Bari, sa sœur et leur grand-mère traversent à gué le fleuve frontalier le TUMEN pour se réfugier un temps en Chine. Sa sœur et la grand-mère décèdent… Bari travaille comme masseuse… Elle doit quitter la Chine  avec  d’autres clandestins appelés « serpents »entassés  dans les fonds  de cale des cargos… L’odyssée, véritable enfer dure un mois …

« Au terme de ce long voyage, tu ne seras plus la petite Bari, tu seras devenue une grande chamane…. » lui avait prédit sa grand-mère…

A Londres, Bari connaît les logements misérables loués à prix d’or aux émigrés, la chasse aux sans papiers… Mais  Bari  soigne  non seulement les corps mais aussi les âmes… Elle rencontre l’amour, mais le jeune couple sera rattrapé par les attentats du 11 septembre 2001 et Guantánamo…

Cette fiction aux multiples rebondissements, ancrée dans l’actualité se distille telle la légende de la princesse Bari…HWANG Sok-yong, l’auteur, lui-même dissident et émigré politique y raconte les deuils, le déracinement, la solidarité, la tolérance, l’harmonie de la pluralité des croyances et des cultures, émaillant le récit de poésie et de réflexions  philosophiques.