Rentrée littéraire septembre 2011 : les Oreilles de Buster de Maria Ernestam


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« J’avais sept ans quand j’ai décidé de tuer ma mère. Et dix-sept ans quand j’ai finalement mis mon projet à exécution. »

Ces deux premières phrases semblent  comdamner le lecteur à une lente et irréversible descente aux enfers.

Puis nous pénétrons (pour moi avec délice) dans l’univers d’Eva, charmante (pas sûr) quinquagénaire entourée d’une famille aimante (hum) et de vieilles amies (à problème)  .

Le jour de ses 56 ans,  sa petite fille Anna-Clara lui offre un carnet décoré ; la suite pourrait être banale à l’image de ce journal intime… Mais c’est mal connaître Maria Ernestam qui nous prend par les mots pour nous conduire sur les traces sanglantes du passé d’Eva.

Il faut se rendre à l’évidence : sa mère ne l’a ni désirée, ni aimée (et c’est un euphémisme) ; cependant cette gamine contre toute attente ne se laisse pas anéantir car si elle a une face blanche aimante, obéissante et effacée, elle a aussi une face noire cruelle et terriblement attachante.

Personne à qui se confier ? qu’à celà ne tienne, les oreilles de Buster feront l’affaire ! Et c’est le premier sacrifice (un peu comme la mort du cochon dans « Sa majesté des mouches » qui préfigurait le meurtre).

N’allez pas croire que cette spirale infernale soit insupportable car l’auteure mêle à ses souvenirs le récit de sa vie actuelle dans une nature splendide, où elle cultive de superbes roses avec amour (c’est à se demander de quelle nature est leur engrais), à deviser avec ses  copines , à s’occuper patiemment d’une vieille dame acariâtre.

Secrets de famille, amours contrariés, coups de théatre, rien ne manque à ce récit , même pas ce petit vent de féminisme endiablé qui souffle sur les paysages rudes mais enchanteurs de cette partie sud de la Suède.

Il n’y a pas (et heureusement) de morale à cette histoire mais je garderais volontiers une des dernières phrases du roman comme maxime : « Celui qui aime ne finit pas toujours perdant contrairement à celui qui n’en a pas la faculté. »

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Maria Ermestam avait déjà enchanté les lecteurs avec « toujours avec toi » ; « les Oreilles de Buster », toujours aux éditions Gaïa, auront sans doute les mêmes pouvoirs ; ce roman fait partie de  la sélection européenne des prix Page des libraires 2011.

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