Avant-dernier rendez-vous avant la pause estivale, avec deux romans, aux univers bien différents. Le premier titre, présenté par Fabienne, Fais de beaux rêves, est un roman de Pierre Lagier édité chez Buchet-Chastel (2010).
Journaliste de formation et intervenant en communication, Pierre Lagier n’en est pas à son premier essai puisqu’ il a déjà publié cinq autres romans.
Ce court roman a soulevé des avis partagés, même si l’idée originale a beaucoup plu. A travers la correspondance du grand-père, l’auteur amène Pierre, son personnage à réfléchir sur le sens de sa vie (sa relation amoureuse avec Colombe…).
Des lettres pleines d’humour et de dérision ponctuent le récit et rendent la lecture du livre très facile.
Concernant la rencontre entre Pierre et la jeune femme dans la librairie, certains l’ont vue comme une marque de facilité de la part de l’auteur. D’autres ont trouvé étrange un tel déroulement de l’intrigue. Pourquoi insister autant sur cette rencontre (jusqu’à donner le détail du titre d’un livre) ? Pourquoi ne pas développer d’autres thèmes plus précisément. C’est peut-être la raison pour laquelle le livre ne fait que 140 pages et non 500, a fait remarquer une lectrice !
Signalons qu’une bonne impression est ressortie de ce court roman quant aux thématiques abordées : le lien qui reste après la mort d’un être proche, la filiation, la littérature japonaise, les haïkus. Sans oublier les rapports entre les générations qui ont d’ailleurs rappelé des livres déjà présentés dans le club-lecture : Passe un ange noir d’Anne Bragance, La tête en friche de Marie-Sabine Roger… Des thèmes qui ont fait dire à la majorité des lecteurs présents, qu’ils ont passé un bon moment de lecture.
* * * * * * *
Autre présentation, autre univers, avec la proposition de Sylvaine, Fakirs, d’Antonin Varenne, édité chez Viviane Hamy (2009).
Ce roman n’a laissé personne indifférent. Pour un premier polar présenté au club-lecture, on entre dans le vif du sujet, avec un roman noir, très noir, qui séduit ou rebute, c’est selon.
On retiendra d’ailleurs l’appellation « roman noir » avant celle de « polar ». Comme une lectrice passionnée de roman policier nous l’a confirmé : « dans le schéma du polar, l’auteur retombe toujours sur ses pieds». Or, dans Fakirs, la multitude de personnages, le télescopage des histoires viennent brouiller le fil de l’intrigue. Certaines zones restent dans l’ombre, la fin du roman ne nous donne pas plus d’explications.
Pour d’autres au contraire, ce sont justement tous ces éléments imbriqués, qui font la richesse du roman. Roman qu’on peut lire plusieurs fois tant l’intrigue est complexe mais à la fois cohérente dans son déroulement. La comparaison a été faite avec Fred Vargas (éditée également chez Vivianne Hamy) pour le choix de personnages marquants et la façon de les faire vivre.
En présentant ce roman, Sylvaine a voulu porter notre attention sur la nouvelle vague des auteurs de polars français, qui se distinguent par leur originalité d’écriture et la qualité de leurs intrigues.
A lire dans la même veine sombre : Caryl Ferey (Zulu, Haka, Utu…), Antoine Chainas (Anasthesia…), D.O.A (Citoyens clandestins)…
* * * * * *
Prochaines propositions de lectures pour le samedi 26 juin (dès 10h15).
La vieille anglaise et le continent, Jeanne-A. Debats,éd. Griffe d’encre, 2008.
La Vengeance du wombat et autres histoires du Bush, Kenneth Cook, éd. Autrement, 2010.
Eclectiques, électriques, psychédéliques…les choix du club-lecture sont vraiment surprenants et les réunions doivent être animées ! (l’article nous le laisse deviner); bravo aussi aux lecteurs qui acceptent de pénétrer dans des univers qui ne leur sont pas familiers ; le programme de juin me semble encore très varié, j’ai hâte de lire le compte-rendu…