Avec, par ordre d’apparition, les contributions de Marie-Jeanne, Martine, Anne, Roger, Pierre et Véronique G.
Savez-vous comment s’appelle un cirque sans chapiteau ?
Un palc. Oui et alors ?
Savez-vous pourquoi ce type de cirque plaît autant aux publics de tous âges ?
Parce qu’il n’y a pas de barrière, parce qu’on se sent tout de suite attiré par la musique et les comédiens, parce qu’on sent le vent dans le cou et parfois quelques gouttes de pluie parce que la simplicité peut rimer avec qualité: c’est la magie du cirque Bidon qui opère depuis des années sans faillir.
Le cirque Bidon c’est 5 mois de création du spectacle, de préparation, de constitution d’une équipe, de réparations et entretien du matériel…
C’est 2 mois de répétition, mise en scène.
C’est 5 mois de tournées, de villes en villages…
Le cirque Bidon, c’est un spectacle qui raconte une histoire, sous forme théâtrale, des textes plein de poésie, d’humour, de rires, mais aussi des textes grinçants quant ils parlent de société…
Qui dit « cirque » dit prouesses physiques et techniques, jongleurs, équilibristes, danseurs, cracheurs de feu ….mais le propre du Cirque Bidon est que ces prouesses ne sont pas plus importantes que les textes, elles sont, avant tout, des accessoires pour raconter une histoire….
La lecture de romans d’aventures en cachette le soir sous ses couvertures a donné au jeune François l’envie de mener une autre vie que celle, toute tracée, qui l’attend. La peur de la sécurité le poussera sur les routes qu’il parcourra à pied, en stop ou en vélo et lui donnera l’occasion de faire des rencontres. L’une d’elles sera déterminante puisqu’elle lui fera découvrir le monde du cirque, un monde qui deviendra alors le sien. Son cirque à lui c’est le cirque Bidon, c’est parcourir les routes en roulottes tirées par des chevaux, c’est des spectacles en plein air, c’est aller là où sont les gens, rencontrer des gens authentiques, c’est surprendre le public, le faire rêver, l’émouvoir sans chercher la prouesse technique. Le cirque Bidon sait capter son public par des spectacles mêlant arts du cirque, théâtre, musique, des spectacles auxquels il donne du rythme où pas une seconde ne doit être inutile. Une structure ancienne, des spectacles contemporains qui touchent des publics de tous âges et de tous milieux, telle est l’image du cirque Bidon, une image qu’il a su conserver et qui est le secret de son succès.
Le cirque Bidon, c’est pas bidon…
Le cirque est un endroit où l’on vient pour se divertir , s’amuser , bref se » bidonner » et le nom de ce cirque est une invite à la joyeuse détente.
Quand on me parle de cirque j’ai de suite en tête les grands noms tels que PINDER, ZAVATA , BOUGLIONNE …. et je ne m’imaginais pas qu’il puisse encore survivre des cirques de petites structures : une quinzaine de personnes pour le cirque BIDON .
Pendant cet été j’ai eu l’occasion, lors des accrocs de la rue à Nevers, de voir le cirque MORALES qui est aussi un petit cirque mais basé, je crois, sur une structure familiale alors que BIDON c’est avant tout une personne qui, suivant les spectacles qu’il scénarise constitue une équipe.
Je ne pensais même pas qu’à notre époque un cirque se déplace à pied et roulottes pour des étapes d’une trentaine de kilomètres au plus. En fait pour moi le cirque était avant tout, comme dit ci-dessus, une affaire de grand spectacle type piste aux étoiles avec nécessairement un immense chapiteau rassemblant tout l’attirail technique pour des acrobaties et des voltiges, un ensemble d’animaux (éléphants, lions etc…).
Je suis ce jour surpris et content de découvrir en un fort personnage alias » BIDON » une facette du cirque d’antan me faisant penser à « La Strada »
il anime, avec très peu de décors, un spectacle que l’on peut qualifier « de quartier » et que l’on peut suivre quelques temps puisqu’il ne se déplace de quelques kilomètres entre chaque étape.
C’est amusant de constater que ce petit cirque est au fait des moyens modernes de communication et est très bien répertorié sur le net.
François BIDON, aussi bon pour diriger son Cirque Bidon que les plus grandes familles du Cirque pour diriger le leur, nous a raconté sa vie de 1970 à aujourd’hui et donc la naissance et la vie du Cirque Bidon, 41 années de labeur, de passion, de difficulté et d’aventure.
François Rauline de son vrai nom, ressemble plus quand on rencontre à un dirigeant anarcho-syndicaliste avec sa haute stature, sa grosse barbe blanche, sa longue coiffure, sa casquette d’ouvrier et des bleus de chauffe en guise de vêtements qu’à un saltimbanque.
Ce qu’il nous conte de sa vie nous semble être sorti d’un roman, ouvrier d’art qui après 1968 dans la peur d’une vie toute tracée pleine de sécurité ; il prend la route et devient chemineau, puis à un détour de son chemin il fait une rencontre brève avec une trapéziste qui lui donne envie de travailler dans un cirque ; sillonnant les provinces avec sa roulotte, faite de ses mains, il apprend les métiers du cirque et la dureté de vivre du cirque ; la création avec des copains rencontrés au grés des bivouacs d’un cirque nommé « BIDON » ; la difficulté de faire fonctionner un cirque et enfin de leur arrivée en Italie en ayant pris le chemin inverse des manouches comme il le dit lui-même, et là c’est une autre histoire !
Il me parait donc très important de faire connaître cet art pratiqué avec ferveur par François Rauline qui a fondé le cirque Bidon.
Le cirque Bidon s’oppose au cirque traditionnel, par son objectif qui n’est pas de mettre en valeur des prouesses techniques exceptionnelles, mais de faire rêver, rire, et aussi de réfléchir.
Il incite les gens à venir aux spectacles par l’accueil chaleureux qui leur est prodigué et par l’ambiance familiale qui y règne.
Le spectateur qui a profité d’une bonne soirée ne s’imagine pas du travail laborieux effectué en amont et de la fatigue que représentent les déplacements en roulotte.
Je souhaite la continuité au cirque bidon parce qu’il apporte la joie de vivre et parce qu’il fait entrer la culture dans le cirque.