Salon du livre de Paris : chapitre 2


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Suite de la visite du Salon du livre par un groupe de bibliothécaires du Cher :

Voici 2 moments forts relatés par Helen de Méry es Bois :

Débat révolution(s) avec Andreï Kourkov (écrivain) et Yuri Makarov (journaliste)

« Jusque dans les années 90, la majorité des écrivains l’étaient devenus pour poursuivre une carrière politique, on trouvait la dissidence  seulement en poésie. Ensuite, le début de la littérature contemporaine se compose de jeunes auteurs, souvent des femmes, qui écrivent sur la jeunesse de façon intime et personnelle. Peu d’écrivains (5 ou 6  !) s’intéressent à la politique.

La majorité des librairies en Ukraine appartiennent à une société russe et les romans qu’on y trouvent sont des romans de propagande russe.

L’image de l’Ukraine est formée à Moscou (source d’humour pour les ukrainiens), se composant d’un bout de Russie et un bout de Pologne. »

Les deux hommes de lettres ont poursuivi leur intervention par l’exposé de leur point de vue sur la situation dramatique actuelle de la Crimée et de l’Ukraine

« A quoi rêvent les petits argentins ? : Littérature jeunesse en France et en Argentine

Avec Perla Suez, Liliana Bodok, Inès Garland, Pablo de Santis (écrivains argentins) et Timothée de Fontbelle

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« TdF : les mots clés de son oeuvre sont «  évasion  » et «  intime  » et le thème de la littérature jeunesse en France est le passage.

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PS : (La passagère) Il faut fuir la facilité, la répétition met l’enfant en danger, il  risque de ne plus réfléchir. Il faut faire confiance à l’imagination de l’enfant qui va toujours plus loin que l’adulte.

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IG : (Pierre contre ciseaux) mots clés «  voler  » «  télépathie  »

Le passage de l’adolescence est le moment de la perte des illusions, il ne faut pas donner les réponses aux jeunes, ils aiment se poser des questions.

TdF : Les jeunes connaissent la complexité et elle ne leur pose aucun problème. Pour les jeunes de maintenant la lecture devient quelque chose de secret, un temps volé aux copains, un lieu de résistance, d’où l’intensité de la rencontre avec la lecture.

LB : (Le miroir de la Liberté) mot clé «  rêves  » qui sont mis en crise par la littérature puisqu’elle est faite pour nous secouer, si un livre nous laisse tel quel après lecture, il nous manque quelque chose.

Nos rêves sont mondialisés, on rêve avec passion et patience. Pour la littérature la condition humaine se trouve dans les rêves, on se construit à partir des rêves en tant qu’individu.

En Argentine les ados sont les cibles de la consommation, ils sont dépossédés de leur personnalité, la littérature doit les arracher à cette aliénation. La littérature est libertaire et il est impensable de l’imaginer sans liberté.

Elle part du souvenir de ses propres rêves et tout ce qu’elle a traversé. Elle travaille sur la couleur et l’angoisse du passage. Il faut aimer et respecter les ados, se souvenir de soi ado, mais pas les imiter.

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PdS : Les auteurs travaillent avec ce que les autres laissent de côté, les inconvénients de leur rêves et souvenirs. L’écrivain est le grand recycleur des choses qu’on n’utilisent plus mais qu’on ne jette pas.

Il travaille avec ses propres souvenirs et non avec les ados actuels. Il créé un monde autonome, loin du réel mais qui symbolise le réel, (ni magique ni réaliste) et ce symbole est le trait d’union avec le lecteur. La littérature est une «  ultralangue  » qui va plus loin que la langue ordinaire. L’écrivain travaille avec les mythes.

IG : On réagit différemment selon l’âge, mais on est toujours avec les mêmes mythes.

TdF : Les mythes ont le rêve comme colonne vertébrale et les rêves sont naturellement mondialisés depuis toujours, d’où l’universalité de la littérature jeunesse. »

A méditer…

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