La Pleurante des rues de Prague / Sylvie Germain.- Gallimard (Folio)
Il y a tant de façons de classer nos chers bouquins, de les ranger, de les laisser nous envahir, d’ habiter avec eux enfin… Je connais quelqu’une qui archive les siens en piles plus ou moins branlantes sur chacune des marches de l’escalier qui monte à sa chambre. Un soir mon regard s’est arrêté sur la couverture du no 2590 de la collection folio. Ou pour mieux dire, comme cela arrive bien souvent si on se laisse faire, c’est le livre qui m’a fait signe!
Je l’ai ouvert, feuilleté et j’ai été saisi, oui saisi, c’est le mot qui convient, par cette écriture poétique et sensible, au plus près des remuements de l’âme, attentive à dévoiler le sens charnel des vocables.
Qui est cette géante boiteuse dont les rares apparitions enchantent et transforment l’espace d’un instant ceux qui en sont témoins? De quelle douloureux souvenirs est chargée sa fantomatique silhouette qui hante les rues, les demeures et les collines de la ville de Prague, cité chargée d’histoire et de légendes? Pourquoi ce bruissement de larmes par quoi sa présence se révèle avant que notre regard ne l’ait décelée?
Ce livre est aussi une réflexion sur l’écriture, sur la tentative de mise en mots d’un bouleversement intime ressenti par l’auteur devant l’histoire et les souffrances humaines.
En exergue à chacun des chapitres qui retatent les douze « apparitions » de la Pleureuse, se trouvent des extraits d’oeuvres de poêtes tchèques, Vladimir Holan, Bohuslav Reynek, Jaroslav Seifert, entre autres.
C’est le premier livre de Sylvie Germain que je lis, il date de 1994, faut croire qu’il m’attendait, sur une marche d’escalier.
Sous l’émotion du dévoilement sensible de l’œuvre de Bohuslav Reynek, j’ai glissé de la poétique aux poèmes. Mais oh frustration, n’ai trouvé aucun poème de Vladimir Holan dans le lien cité… Ce poète qui portait la part sombre de soi, jusqu’au mourir, ce poète qui nous permet de voir l’immonde et de finalement vivre, cet « homme seul qui s’enfonce volontairement dans le silence, ce silence qui ne console en rien de rien. »
Merci à vous tous, les « e-veilleurs » (l’expression n’est pas de moi, je l’emprunte et la colporte, souhait qu’elle devienne contagieuse !)poètes, écrivains, lecteurs, pour de partage !
Mais quelle tristesse, que beaucoup de ces textes soient épuisés …
Kathie
voici un lien vers la bibliographie de Vladimir Holan? En effet il ya pas mal d’épuisés, reste à puiser dans ce qui reste!
un autre lien vers la poésie tchèque
http://tnit.fr/antho.htm
je suis allée sur ce site…eh ben (dixit berrichon)…moi qui disais ne pas aimer la poésie…Je vais y retourner…le fleuve CHERMEDIA nous roule dans ses flots et nous fait découvrir des horizons inconnus…tu pagayes, tu pagayes pas, il t’emmène quand même.
Et? en réservations, qu’est ce qu’il y a de beau sur la poésie tchèque, dans les malles-aux-trésors de la DLP?
Vitezslav Nezcal, Vladimir Holan, Iaroslav Siefert voyagent ici et là dans les bibliothèques du réseau, pourquoi pas à Ourouër?
Désolé, lapsus de clavier, il faut lire NEZVAL, pas Nezcal, ni mescal.
Sur l’étagère de Ourouer,
* Histoires, de Vladimir Holan
* Les danseuses passaient près d’ici de Jaroslav Seifert,
mais il faudra attendre un peu pour
* Le serpent sous la neige , et La lune et le givre de Bohuslav Reynek, qui sont en commande.
Est-ce que cela te va Geneviève, dans un premier temps bien sûr !
oui,merci Kathie, j’ai vu ça en retrouvant ma chère bibliothèque pour la permanence de mercredi après-midi.
J’écris de mon domicile, n’ayant pas encore de connexion Inet à la bibliothèque; mais ceci ne saurait tarder, la municipalité venant d’accepter ma demande. La correspondance va devenir plus adaptée.