Sylvia de Leonard Michaels, Christian Bourgois Editeur
Le court récit de Leonard Michaels se déroule à partir de 1960, au moment où il rencontre Sylvia Bloch qui deviendra sa femme jusqu’en 1964, date à laquelle le récit se termine sur une fin tragique.
Ce sont les méandres et un descriptif quasi clinique de leur relation passionnelle.
La jeunesse de Leonard Michaels, à l’époque de cette rencontre, l’empêche de voir avec discernement le caractère pathologique de cette relation.
Trente ans après le suicide de Sylvia, il réussit à « d’écrire » leur relation, dans un Manhattan en mouvement, en pleine transformation où se côtoient des intellectuels, des universitaires.
La forme descriptive, froide, précise nous retient, nous tire en arrière comme pour nous protéger de leur folie destructrice, éviter aussi l’apitoiement, contourner le mélodrame.
Ce choix narratif est surprenant, dérangeant parfois parce qu’il nous impose une place.
Tout au long de la lecture j’ai eu le sentiment d’être à côte du récit.
On reste spectateur d’une histoire sans vraiment y entrer.
Et pourtant, on continue à tourner les pages de ce que Leonard Michaels a appelé « mémoires en forme d’histoire ».
On reste sans trop savoir pourquoi.
J’ai refermé ce livre perplexe, comme devant ces livres dont on se dit je ne sais pas si j’ai aimé ou pas, mais ceux qui, malgré le temps qui passe, continuent de vous habiter de vous suivre ou poursuivre !!!