Terreur dans les grands magasins…


Clin d’oeil à l’intox… pardon, l’actualité médiatique du moment (on peut tout de même trouver bizarre qu’un groupe « terroriste » inconnu prenne la peine de prévenir à l’avance, en passant par le bureau de la Poste… heureusement que le courrier ne s’est pas égaré ! Etrange aussi, une nouvelle menace – après l’affaire des « saboteurs » corréziens du TGV, comme si la SNCF avait besoin de saboteurs pour justifier les problèmes incessants de caténaires défectueux ! – qui arrive à point nommé pour les fêtes, histoire de faire oublier les scandales boursiers en tous genres…), avec cette comédie décapante POUR ADULTES…

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(source : www.allocine.fr)

Le film espagnol d’Alex de la Iglesia « Crimen Ferpecto »-« Le Crime farpait » (2005) est un OVNI cinématographique, comme seuls les Hispaniques, dans la droite ligne du pionnier Pedro Almodovar, savent le faire.

Sauf qu’ici on est dans un polar décalé, à mi-chemin de la comédie baroque et déjantée : bref un bijou d’humour noir, absolument irrésistible ! Petit extrait ici avec la bande-annonce en V.O.S.T. sur Youtube… 

Le titre est à la fois un hommage du jeune réalisateur à Alfred Hitchcock, maître du suspense et à René Goscinny, scénariste des aventures gauloises d’Astérix et Obélix (« farpaitement ! »). Rien qu’à ce titre, le spectateur devine qu’il aura affaire à un délire burlesque…

L’histoire se passe dans un grand magasin madrilène à plusieurs étages (Yeyo’s, équivalent espagnol du Printemps Haussmann donc, voire des Galeries Lafayette ou du Bon Marché à Paris), où le responsable du rayon Femmes (Guillermo Toledo), véritable Don Juan barbu et commercial avisé, règne sur son petit univers, entouré des plus belles vendeuses de vêtements et de lingerie fine.

Pour voir comment cette bête du commerce – cité en exemple par ses collègues et devenue une légende pour les formateurs à la vente de vêtement – s’y prend pour persuader une cliente d’acheter le manteau de fourrure le plus cher du magasin, à coups de flatteries et de mots doux, un simple clic sur la séquence initiale du film (en espagnol non sous-titré, pour la beauté de la langue de Cervantes, pas grave si on ne comprend pas tout ici, l’essentiel est dans le jeu des acteurs !).
Célibataire endurci mais amateur de sexe débridé, de la grande vie et avant tout de l’Elégance sous toutes ses formes, il lui arrive fréquemment de passer la nuit incognito avec une jolie collègue, avec pour eux-seuls tout le luxe du magasin : champagne, mets raffinés, essayage des plus beaux habits et bijoux, sans oublier le rayon chambre à coucher indispensable pour bien terminer ces petites escapades nocturnes (le veilleur de nuit est un ami, il ferme les yeux, à condition que tout soit bien rangé pour la réouverture matinale…).

(www.allocine.com)
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Seul inconvénient dans tout cette nonchalance festive : la compétition professionnelle avec le responsable du rayon Hommes, qui malgré son âge avancé et sa ringardise, conserve de très bons – sinon meilleurs – chiffres de vente, chaque fin de mois suscite l’esprit de revanche.
La rivalité entre les deux vendeurs se termine par un drame accidentel au cours d’une dispute de trop : le vieil homme finira la nuque clouée sur un porte-manteaux, dans l’anonymat d’une cabine d’essayage…

(Monica Cervera, source www.allocine.fr)
(Monica Cervera, source www.allocine.fr)

Pas de témoins de la scène heureusement, mais notre Don Juan doit se débarrasser du corps, et la seule solution est d’attendre la nuit prochaine pour le descendre au sous-sol, dans la pièce où les vieux mannequins de plastique sont brûlés dans une chaudière plus qu’efficace !

C’est là qu’intervient une vendeuse, la plus moche et la plus insignifiante du magasin (l’actrice Monica Cervera, sorte d’Anémone espagnole, en moins belle et en plus déjantée !), témoin du transport au sous-sol, et surtout secrètement amoureuse de son responsable hiérarchique, qui jusqu’ici n’avait jamais fait attention à elle : elle se propose de découper elle-même le corps (elle a heureusement travaillé dans une boucherie industrielle avant d’échouer au magasin Yeyo’s !) et de garder le secret sur cette affaire… … … à UNE SEULE CONDITION : qu’il accepte une relation affective forcée et pire, le mariage…

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Cette relation sado-maso va virer au cauchemar, jusqu’au dénouement final (cependant la fin est un peu décevante par rapport aux trois premiers quarts du film délirants et kitchissimes).
Une farce absolument poilante, à voir de toute urgence, ça vous changera des comédies formatées de Hollywood, ou de la lourdeur bon enfant de « Camping » et autres films franchouillards, bien trop sages et vulgaires.

Ce film, qui a été récompensé du Grand Prix 2005 au Festival du Film Policier de Cognac, est idéal pour les fêtes de fin d’année : bon visionnage !


A propos de stef18

Adjoint du patrimoine à la médiathèque de St-Florent-sur-Cher depuis 10 ans bientôt, je suis actuellement affecté à la section adultes (commandes de livres documentaires et BD ado-adultes, CD audio et DVD)

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