Le sujet abordé dans ce livre n’est pas très original en soi mais il est traité ici ce manière particulièrement intelligente et sensible.
En 2010, la femme d’Antoine Piazza fait une chute et souffre d’un grave traumatisme crânien ; son pronostic vital est engagé…
Antoine Piazza nous fait le récit de ses « tours de garde » avec sa fille au chevet de Camille, hospitalisée durant de longues semaines à l’hôpital Trousseau à Tours.
Bien sûr l’angoisse est présente dans tous les chapitres mais l’auteur tient le pathos à distance.
Il brosse des portraits saisissants du personnel médical, des familles de patients, des malades .
Comme dans un journal de bord, il décrit ses activités quotidiennes ; promenades, repas, rencontres, échanges.
C’est ainsi qu’en racontant l’histoire de « la Faille », film vu à la télévision de la Maison des parents (où il séjournera durant l’hospitalisation de Camille), il nous communique parfaitement sa grande détresse en se cachant derrière le récit d’une fiction.
S’il donne volontiers des précisions physiques, des détails cliniques à propos de sa femme, il garde la pudeur des sentiments ce qui permet au lecteur d’être dans l’empathie et non dans le voyeurisme.
J’avais déjà remarqué Antoine Piazza pour son récit également autobiographique « les Ronces » paru en 2006.
A partir de ses « matériaux intimes », il a réussi à construire une véritable oeuvre littéraire.