Désespoir causé par l’immobilité du livre dans son rayon, en sélection ou même avec son post-it « nouveauté ».
On pourrait penser que c’est de la lecture forcée mais après tout, le lecteur est libre de le lire ou non. De plus, je ne demande pas systématiquement si le livre retourné a été apprécié ou non. Ou même s’il a été lu !
Mais quel bonheur de constater qu’un livre « placé » de la sorte dans des mains non convaincues voit revenir son lecteur avec ces questions (et dans cet ordre) :
« Est-ce-que l’auteur a écrit autre chose ?
– Est-ce-que vous les avez en rayon ?
– Je peux les emprunter ? »
S’en suit en général un dialogue passionné ou au final, on voit s’épanouir deux sourires sur, tout d’abord, le visage triomphant (si, si, il faut bien le reconnaitre) de la bibliothécaire et ensuite (l’action peut être simultanée) sur le visage de l’usager.
Bien sûr, le procédé ne marche pas à tous les coups.
Dernièrement, je vois revenir un lecteur rendre Jonathan Coe :
« Vous avez aimé ?
– Je ne connaissais pas cet auteur mais je l’avais vu en sélection alors je me suis laissé tenter. J’ai beaucoup aimé.
– Ah ! Je suis contente que vous me disiez ça ! Vous avez lu le dernier qu’il a écrit… « La pluie avant qu’elle tombe » ? »
… Ce fut un échec.
Après discussion, il m’avoue n’être pas très attiré par les héroïnes féminines en générale.
« Ah ben là c’est sûr, vous avez été servi ! »
Bilan, un lecteur heureux contre un déçu.
Balle au centre.
Le jeu reprend.
Je partage la même expérience dans ma bibliothèque du Val d’Auron de Bourges et je ressents la même chose avec mes usagers.
Ce qui est sur est que les échanges sont enrichissants entre les deux parties.
Encore bravo pour cet article !
Les échanges, l’enrichissement, tout ça tout ça, oui ! D’accord avec toi Frédéric et … merci pour le commentaire 🙂
Merci d’être d’accord avec moi.
Je sais : ce n’est pas ma bibliothèque ni mes usagers mais, quand on y met de l’affectif, ça le devient.
Une chose est sûre: c’est que l’on partage la même passion de notre métier.