Rentrée littéraire automne 2013 : Un jour par la forêt. Marie Sizun. 1


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Rentrée littéraire Automne 2013.

Un jour par la forêt. Marie Sizun. Edition Arléa 2013.

C’est une errance, un vagabondage, un cheminement dans Paris.
Paris lumière, Paris rencontre, destination Notre dame.
Un désarroi immense, une noyade, un gouffre.
Une petite fille qui marche, qui pense, qui prend conscience.
Un fouillis de pensées qui l’assaille comme son chagrin.
Une journée particulière, l’abandon.
Une journée d’école buissonniére, et sa vie ne sera plus jamais la même.
Un événement, une rencontre, bascule ou bonheur au bout de ce jour ensoleillé,ce jour de juin
Une chute interminable, éclats de tristesse, éclats de bonheurs mêlés, entremêlés. Au bout ?
Il suffisait qu’on rallume la flamme, juste une étincelle, il suffisait d’un peu d’espoir, d’une lumière qui s’appelle Kate et John.

Il suffit parfois d’un regard.

Eblouissant, je vous en dit peu, pas plus, elle s’appelle Sabine, allez à sa rencontre.

Ma plus belle découverte de cette rentrée littéraire.


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Commentaire sur “Rentrée littéraire automne 2013 : Un jour par la forêt. Marie Sizun.

  • Yvette Bierry

    Un jour par la forêt – Marie Sizun

    Poursuivant avec passion son œuvre littéraire qui charme toujours ses lecteurs, Marie Sizun leur offre le 29 août 2013, publié aux Editions Arléa, « Un jour par la forêt », son septième roman. Sous ce titre mystérieux, c’est l’univers d’une petite fille, solitaire et mal intégrée en classe, qui nous apparaît.
    La première scène a pour cadre une classe de 5ème du collège du grand lycée de Vincennes fréquenté par Sabine, onze ans, qui habite Montreuil. Sa mère a voulu pour elle ce lycée parisien, le meilleur pour sa fille en avance de presque un an, « sa petite merveille ».
    Un après-midi ordinaire en cours de français. La prof déclame un poème : « J’irai par la forêt, j’irai par la montagne »…, sans parvenir à capter l’attention de ses élèves. La petite décroche, vagabonde par la fenêtre, ou dessine réfugiée dans son monde à elle. D’habitude silencieuse, ce jour-là, à entendre le ton de Madame Lemagre, Sabine rit sous cape puis s’esclaffe. Sa gaieté gagne la classe. La prof « qui aime se comparer au dompteur dans la cage aux fauves » marche sur la petite, la sanction tombe : « Vous viendrez me voir à la fin du cours ». Excédée, elle exige de rencontrer le lendemain la mère de Sabine.
    La petite est accablée. Elle a honte de cette mère, femme de ménage, grosse et mal habillée, « de sa façon de s’exprimer, de ses phrases boiteuses »… En fait, c’est de leur milieu social qu’elle a honte. Très vite, l’angoisse s’empare de l’enfant : cette entrevue ne peut avoir lieu.
    Après une nuit perturbée, Sabine pense « qu’une petite fille a aussi le pouvoir de dire non » : Le lycée plus jamais ! Fuir tout ça : échapper… De quelque manière que ce soit. Sans rien dire à sa mère, c’est vers l’avenue du Bois que la petite file, son cartable vide sur le dos : « elle est libre, n’est-ce pas, libre de sa liberté toute neuve ».
    Dans ce bois qui est presque une forêt : elle va « par la forêt ». Le seul mot entendu en classe lui revient en écho, « le mot, soyeux, touffu… chargé de mystère. De parfums, d’ombre et de lumière »… Elle éprouve ce troublant sentiment de la beauté des choses. Elle se souvient alors d’autres mots, « sonores, forts, des mots qu’elle aime, des mots qui accompagnent sa marche, qui en sont comme la musique » et qu’elle se réapproprie avec émotion : « J’irai par la forêt, j’irai par la montagne… ». Des mots qui suggèrent le rêve, la fuite… C’est peut-être ça, la poésie ?
    Cette fugue amène aussi la petite à réfléchir à ses problèmes, à poser les vraies questions… A Paris, une rencontre opportune va l’aider à se restructurer. Elle retrouve confiance en elle, prend pleinement conscience de ses goûts, et même de ses dons, découvre la vraie vie et l’immense bonheur d’exister. Elle possède en elle cette « petite flamme qui permet de penser, d’espérer, d’aimer».
    Dans « Un jour par la forêt », Marie Sizun nous livre le magnifique portrait d’une enfant intelligente mais délaissée, et à qui cette étonnante journée va peut-être permettre de se révéler. L’auteur dépeint avec justesse, dans une analyse psychologique très fine, le comportement des personnages du collège, élèves, professeurs, celui de la mère, tendre et maladroite dans son amour pour sa fille. Le texte est vivant, très émouvant, réaliste, mais non dépourvu d’humour ; le style est vif, simple, très naturel.
    Beau roman passionnant, écrit avec une très grande sensibilité.
    Extrait : « Tout à coup ce sentiment d’espace… Ici, le soleil libéré de toute entrave, se répand largement ; à peine si l’ombre des arbres projette sur la gauche une étroite bande bleutée. A droite, une grande pelouse encore couverte d’un scintillement de rosée. C’est beau, pense la petite, incroyablement beau. Tout ça, dans la vie normale, elle n’y a pas accès. Jamais elle ne peut respirer cette odeur de terre mouillée, de feuilles froissées, sentir toute cette vie secrète du matin. Jamais elle n’entend ce silence. Autour d’elle, rien, de minuscules frôlements, d’invisibles tressaillements, une légère vibration de l’air déjà tiède : musique infiniment secrète, faite de sons ténus, à peine perceptibles. Tout semble limpide, et tout est mystérieux. La petite est, comme dans les contes que son père lui lisait autrefois, il y a si longtemps, un enfant dans la forêt »… Marie Sizun
    Yvette Bierry, le 29 juin 2013