Découverte très récemment au sein de la série G (clergé séculier), une très belle pièce scellée ayant subi les affres du temps vient de resurgir.
Cette dernière, datant de décembre 1532, accompagne un grand parchemin, abîmé également, faisant l’objet d’une sentence réglant un procès en appel entre le monastère de Montermoyen et plusieurs particuliers.
Tout l’intérêt de cet acte vient surtout de son sigillant, c’est-à-dire de la personne qui appose le sceau. Il s’agit là de Marguerite de France, reine de Navarre, duchesse de Berry et d’Alençon, comtesse d’Armagnac, soeur de François 1er et femme d’Henri II, sire d’Albret.
Née en 1492 à Angoulême, elle manifeste un intérêt pour les idées nouvelles, et est connue pour être une des premières femmes de lettres françaises. Elle a écrit notamment l’Heptaméron. Elle décède en 1549 à Odos-en-Bigorre.
Le sceau est de type armorial, rond, en cire rouge. Il représente un écu droit écartelé surmonté d’une couronne : au 1 de Navarre coupé de Béarn et d’Alençon, au 2 d’Albret ; un écu à deux lions passants brochant sur le tout. A droite, deux fleurs de lys, une entière et une demie. Rinceaux floraux dans le champ, rappelant le chardon, ainsi que de chaque côté le mot « Berry ».
En légende : SIGILLUM ILLUSTRISME REGINE NAVARRE DUCIS BITURICENSIS
(sceau de l’illustre reine de Navarre, duchesse de Berry) Le même motif floral que celui du champ termine la légende.
Le contre sceau reprend quant à lui la même représentation que le sceau, avec deux petits « b » pour Berry.
Il est intéressant de noter ici que Marguerite reprend très certainement le sceau de son mari, alors absent, sceau voisin de celui servant à gérer les affaires pour la cour de Châlus en Limousin et qu’elle dû faire modifier, par l’ajout de « Berry », un sceau féminin étant généralement en navette.
Ce qui fait la singularité de cette pièce, c’est qu’elle n’est, à ce jour, recensée dans aucun inventaire sigillographique, que ce soit départemental ou national….
Elle a donc fait l’objet d’une attention toute particulière, à l’atelier de restauration des sceaux des Archives départementales du Cher par le biais d’un nettoyage, d’une restauration ainsi que de deux prises d’empreintes en plâtre, dont une destinée à compléter la collection « suppléments » du service des sceaux des Archives nationales.
L’autre exemplaire intégrera la collection des moulages des Archives du Cher, collection qui, peut-être, pourrait s’enrichir de nouvelles découvertes au vu de la richesse de cette collection.
Merci à nos voisins de site de partager ces découvertes !
J’ai eu la chance lors d’un stage de rencontrer le Monsieur qui s’occupe des sceaux
( personne très passionnante , visite très instructive) , alors vraiment merci de nous faire découvrir de vraies merveilles !
merci à vous mickaël, de nous faire découvrir ce travail qui demande tant de minutie et pour lequel il faut beaucoup de passion.
le résultat est surprenant.