C’était à l’été 1976… Elle avait estomaqué tout le monde sportif et même au-delà… JO de Montréal : une gymnaste miraculeuse, Nadia Comaneci… Une fée ? Un destin ? Une incarnation de l’enfant parfaite ? L’image de la réussite d’un système politique ? 14 ans et 10 sur 10 à la poutre, 3 médailles d’or, 1 d’argent et 1 de bronze… Un corps dompté, plié à toute sa volonté et celle de l’entraîneur, peut-être même martyrisé… Rien ne dépasse, abdos serrés, tous les gestes sont maîtrisés, la grâce ? Dans un corps d’enfant…
Construire sa vie après ça ? Difficile, voire impossible ? Le temps fait son œuvre, le corps devient adulte, encombrant. La petite devient femme, instrumentalisée par un régime politique terrifiant qui va à sa perte. A la fois nostalgique, dur, tendre et pourtant sans concession, voici un portrait imaginé/imaginaire de celle qui a fait rêver des générations de petite filles. Mais qui était vraiment « la petite communiste qui ne souriait jamais » ?
Une interview de Lola Lafon : ici
Je viens de finir la lecture de ce roman que j’ai beaucoup apprécié. L’écriture et le sujet en sont très originaux. Nous sommes confrontés en permanence aux deux regards, celui de l’occidentale qui voit les choses de Paris et celui de celle qui a été là-bas en Roumanie et cela aide à comprendre que tout n’est jamais blanc ou noir. Les parts d’ombre sont nombreuses comme dans toute vie, et c’est très bien.
C’est le premier roman de Lola Lafon que je lis et j’ai vraiment découvert une belle écriture, complexe et passionnante à la fois.
Cela fait plusieurs fois que je vais en Roumanie, c’est un pays fascinant et je comprends que l’auteur qui y a vécu son enfance en soit encore habitée.