Le 28 mai, lors de la conférence de rédaction, nous avons pu rencontrer Olivier Bordaçarre, écrivain, metteur en scène, comédien…
Ayant vécu pendant plusieurs années à Montreuil, il a ressenti le besoin de trouver un havre de paix. Un lieu calme pour travailler. C’est ainsi qu’il s’est installé dans le Cher en 2003.
Un de ses principaux axes de travail est le théâtre. Il a écrit de nombreuses pièces qu’il a mises en scène et jouées. Parmi celles-ci, Alfred et Gâpette, suivi de Gâpette et Bouchon, pièces burlesques, dans lesquelles Olivier est également comédien.
Il travaille aussi pour d’autres artistes. Il a entre autre écrit en 2009 un monologue dramatique pour Caroline de Vial « Qu’est mon néant auprès de la stupeur qui vous attend? » en tournée autour d’Orléans en juillet 2010.
Son parcours lui permet d’animer des ateliers-théâtre aussi bien auprès d’enfants que d’adultes.
Parallèlement, il poursuit une carrière d’écrivain.
En 2006, il écrit une prosopopée intitulée « Protégeons les hérissons », paru en 2007 aux éditions de « La diseuse » qui édite essentiellement des livres-objets de poésie. Ce texte est illustré de photographies de Damien Daufresne. Les photos visent à accompagner de manière subjective les textes.
Simultanément, il écrit une autofiction « Géométrie variable« . Le fait d’écrire ce premier texte lui a permis de travailler son style. Pour sa première publication chez Fayard, il a eu la chance de rencontrer une éditrice qui a pris le temps de l’accompagner. Ce travail avec l’éditrice lui a permis de réfléchir et d’enrichir les architectures de ses ouvrages, d’en préciser les contenus quand cela était nécessaire et surtout d’être soutenu dans son parcours d’écrivain. Pour lui, l’histoire est en partie un prétexte et une façon de réfléchir et de chercher un style propre.
Le second paru est « Régime sec » qu’il présente comme un roman anticipatoire sur l’état politique et social du monde et de la France en particulier dans les années 2012 ; le troisième à paraître s’intitulera « Fin de carrière » (en 2011).
Dans le cadre de son travail d’écrivain, il anime des ateliers d’écriture avec des collègiens en appliquant les contraintes oulipiennes.
Et le web et l’écriture ?
« Je fonctionne comme un vieux par rapport aux nouvelles technologies. J’ai des difficultés à rentrer dans le monde du web, qui pour moi manque de sensualité ».
En effet, Olivier écrit d’abord sur des cahiers. De cette façon, il a l’impression de se sentir proche d’écrivains plus anciens (Victor Hugo par exemple, Georges Perec pour lequel il a une affection particulière ou encore Kafka et Thomas Berhard). Il procède ensuite à la saisie de son texte sur l’ordinateur.
Mais pour lui, l’utilisation des nouvelles technologies provoque un appauvrissement du vocabulaire soit par amputation, soit par ajout.
Après cet échange un peu formel…place à la lecture…et là, nous nous régalons !
Olivier Bordaçarre est une personne authentique, aux multiples talents, bien dans son époque, pour qui les rapports humains passent en priorité dans sa vie.
J’ai lu « Régime sec » roman parfois difficile d’accès car l’auteur s’approprie le langage et le vocabulaire des « héros » dans les couches sociales sont très différentes les unes des autres. Mais c’est qui fait l’intérêt de ce roman, cela vaut la peine de s’y accrocher car c’est le quotidien des français qui y est décrit, et pour chacun des personnages, on souhaite connaître ce que sera leur destin, la fin de leur histoire. Un vent de liberté souffle dans ce livre, cela fait du bien.