Avec Zozo, oubliés les ruraux engagés, envolés les culs-terreux courageux, disparus les paysans écolos !
Ici nous avons à faire à un spécimen de la campagne poitevine particulièrement antipathique : feignant comme une couleuvre, égoïste, maladroit, menteur,…
Cependant on peut lui accorder deux qualités majeures : il élève chaque année avec soin un cochon (toujours nommé Pinder) qu’il transforme habilement en rôtis et charcuteries variées en fin d’automne et …., comme Tartarin de Tarascon, il conte merveilleusement des scènes de chasse extraordinaires dans lesquelles il a évidemment le rôle principal (ce qui séduit ses auditeurs sans toutefois les convaincre).
Bertrand Redonnet , avec beaucoup d’humour , et je dirai même, de tendresse ironique, dépeint allègrement une communauté rurale poitevine des années 50-60 dans ce court roman publié aux éditions Le Temps qu’il fait.
Mais, attention, restez sur vos gardes car, dans les derniers chapitres, l’ambiance bucolique et bon enfant cède la place à une atmosphère lourde laissant présager une fin tragique digne d’un néo polar rural, si bien qu’on ferme le roman avec un peu d’amertume en méditant longtemps encore la dernière phrase.