Chroniques de la rentrée littéraire 31


laitnoir

 

Le Lait noir d’ Elif SHAFAK  – Phébus

Le lait symbolise la maternité, le noir l’encre dont se sert l’écrivain mais aussi la noirceur de l’abîme dans lequel elle sombre après l’accouchement. Peut-on concilier écriture et maternité ? Pas facile et encore plus difficile quand on est une femme turque. Ce n’est pas un roman mais comme le dit l’auteur « un témoignage sur une saison éphémère, sur la période intermédiaire qui suit l’accouchement », « un grand ménage de printemps dans ma mémoire ». Si le début et la fin de l’ouvrage traitent bien « de cette période sombre mais somme toute assez brève de la vie des femmes » , la plus grande partie du livre de Elif Shafak analyse le cheminement qui l’a conduite à accepter d’être mère : du refus du mariage et de la maternité qui allait stériliser sa vie d’écrivain jusqu’au désir d’avoir un enfant. Elle cite en exemple des femmes célèbres comme Simone de Beauvoir, et des auteures turques qui ont préféré leur vie d’écrivain et refusé la maternité. Et ces femmes qui ont vécu dans l’ombre des grands écrivains et qui avaient peut-être autant sinon plus de talent que leurs maris ! Le texte est alerte, riche en métaphores, agréable à lire et aussi humoristique : les luttes incessantes de ses voix intérieures représentées par six femmes miniatures jusqu’à l’apaisement final quand le « méchant djinn » aura été chassé sont savoureuses.

Un roman découvert dans le cadre du partenariat avec les Chroniques de la Rentrée littéraire

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