De l’autre côté du livre, chapitre 32 : le choix de la couverture


Après le contrat d’édition, le texte est prêt à se transformer en livre… Et la première partie visible de cette transformation, avant même les épreuves, consiste à choisir une couverture.

L’étape est cruciale : dans les étals, sur les sites Internet, elle sera la représentation du texte ; par la couverture beaucoup des lecteurs et des lectrices vont arriver au livre, par elle ils vont être attirés (ou au contraire rebutés). L’enjeu est donc de taille, et le moment emprunt d’une certaine solennité.

L’exercice a ses contraintes. Chaque éditeur a une identité visuelle qu’il cultive (voyez par exemple Sabine Wespieser), et qui restreint l’étendue des choix. Au sein de chaque maison, la collection dans laquelle votre livre va paraître a elle aussi ses codes, sa charte graphique, ses couleurs : elles rendent les livres reconnaissables aux initiés, à celles et ceux qui, parce qu’ils ont lu un précédent titre de la collection et qu’ils l’ont apprécié, iront vers cette couverture familière plus que vers un autre livre.

Quelle est la place de l’auteur ?

L’auteur doit au minimum donner son accord sur la couverture. Dans les faits, chaque maison d’édition fonctionne de façon un peu différente.

Pour l’Affaire des Jumeaux de Bourges, par exemple, j’ai eu le choix entre deux couvertures différentes : la typographie, le bandeau rouge étaient identiques, les photos d’illustration en niveaux de gris, plutôt sombres. La première, que j’ai finalement écartée, était un détail de la cathédrale de Bourges : le rapport avec le roman était très réduit, et elle ne suscitait qu’une curiosité restreinte.

Avec mes deux éditeurs pour Un dollar le baril, le déroulement des opérations a été relativement différent. Avec Les 2 Encres, je pouvais choisir une photo d’illustration dans une banque d’images, ou avoir recours à un illustrateur. La deuxième solution était délicate : je ne connais peu ou pas d’illustrateur, et en tous les cas aucun qui avait lu le texte et aurait pu réaliser, dans un délai bref, un dessin ou un montage photo (et à plus forte raison sans être rémunéré).

J’ai donc eu recours à la première des possibilités offertes : une pompe à pétrole, en contrejour, sous un ciel crépusculaire. Elle convient parfaitement au roman, à son intrigue, aux enjeux qui sont ceux de nos sociétés hyperdépendantes à l’or noir. La photo retenue fut validée ensuite par l’éditeur, qui prépara une maquette. Elle me fut proposée en deux variantes, couleurs du titre et du nom de l’auteur interverties. C’est donc finalement cette version que j’ai retenu, avec le titre orange (et non jaune).

Avec Numeriklivres, autre façon de procéder : les couvertures de la collection sont moins conventionnelles, l’image est pleine page. L’éditeur, à partir de la même source, a retenu et travaillé une autre photo. Elle avait également attiré mon attention, cet enchevêtrement de barils vides, pour ce qu’elle évoque d’excès, de gaspillages.

Il m’a donc simplement suffi de dire oui, pour cette deuxième couverture, et le tour était joué.

Il restera donc à s’occuper des intérieurs, mises en pages et ultimes corrections pour que tout soit fin prêt le 21 janvier prochain… D’ici là, je vous souhaite à tous d’excellentes fêtes de fin d’année.

PS : les lectrices et lecteurs peuvent d’ores et déjà réserver leur(s) exemplaires papier en profitant de conditions avantageuses offertes par l’éditeur, jusqu’au 20 janvier, veille de la sortie. Les bibliothèques et les librairies peuvent aussi faire de même en s’adressant directement à l’éditeur (contactez Nathalie nathalie@les2encres.net).


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