Le jour où mon père s’est tu…


Un texte de Virginie Linhart publié au Seuil en 2008

 

C’est d’abord le titre qui m’a interpellée… Et j’ai plongé, pensant à priori : « un livre de plus sur mai 68! »

Et bien , pas seulement… Essentiellement de l’émotion et ces questions qui taraudent l’auteur : comment et pourquoi un père militant, brillant, capable de haranguer des foules inombrables, au charisme reconnu de tous cesse subitement de parler, dans la sphère publique comme dans la sphère privée ? Comment les événements de mai 1968 ont bouleversé la vie des militants ? Comment les enfants de ces militants ont vécu cette période, entre liberté et insécurité . Et surtout, comment on se construit après de telles expériences ?

Un récit intense et des témoignages prenants qui m’ont donné envie de relire « L’établi » ( Ed. de Minuit)de Robert Linhart, ce père qui s’est tu.

Les établis, ces intellectuels militants qui s’embauchaient dans les usines dans les années 1970. Lui, c’était chez Citroën, porte de Choisy et son regard sur la chaîne, les pressions incessantes et la répression marque durablement l’esprit.

« Trois sensations délimitent cet univers nouveau. L’odeur : une âpre odeur de fer brûlé, de poussière de ferraille. Le bruit : Les vrilles, les rugissements des chalumeaux, le martèlement des tôles. Et la grisaille : tout est gris, les murs de l’atelier, les carcasses métalliques des 2 CV, les combinaisons et les vêtements de travail des ouvriers. Leur visage même paraît gris, comme si s’était inscrit sur leurs traits le reflet blafard des carosseries qui défilent devant eux. »


A propos de Christine Perrichon

Les autres... Mes copains d'école... Eux, ils jouaient aux pompiers, à l'école, au docteur... Moi ? A la bibliothécaire : j'avais même fait des fiches dans mes livres pour pouvoir les prêter... Ajoutez à ça d'avoir été pendant longtemps l'une des plus jeunes lectrices de la bibliothèque d'O. Et, chaque mercredi : " Quel est ton numéro de carte ? - 2552 - Mais non, tu te trompes, tu es trop petite pour avoir ce numéro là (les enfants de mon âge avaient un numéro supérieur à 4000)" Et puis, on ne pouvait emprunter des romans que si on empruntait des documentaires... C'est comme ça que j'ai lu toutes les biographies des peintres, musiciens, sculpteurs et même aviateurs ou chercheurs... Au moins, ça me racontait la vie ! Et je me disais : " Si j'étais bibliothécaire... je laisserais les enfants choisir ce qu'ils veulent lire..." Alors, quelques années plus tard, face au grand saut dans la vie professionnelle, comme une évidence : je serai BIBLIOTHECAIRE !!! Et depuis plus de 20 ans, de bibliothèques municipales en bibliothèques départementales, mon enthousiasme est intact : - Quand les cartons de livres commandés arrivent, c'est chaque fois un peu noël... - Quand je peux échanger sur les livres ou les CD que je viens de découvrir, c'est chaque fois un moment de bonheur... - Quand les outils numériques viennent bouleverser nos pratiques, c'est la plongée excitante vers l'inconnu... Une nouvelle aventure s'ouvre maintenant ! Chermedia, notre plateforme d'échanges et de partages

Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

5 × 3 =

0 commentaires sur “Le jour où mon père s’est tu…