Passeurs de poèmes : le choix de Véronique


L’AMOUR FOU

Je suis à toi comme la sardine est à l’huile,
le maquereau au vin blanc, le loup au
fenouil, le brochet au beurre blanc.
Je suis à toi comme la glace est à la pistache,
le poulet aux hormones, la soupe à la
grimace, mon père avec la bonne.
Je suis à toi comme le vinaigre est à l’estragon,
la pêche à l’espadon, la salade aux lardons,
les gaîtés à l’escadron.
Je suis à toi comme le moutard à sa nourrice,
le motard à la police, les aristos à la lanterne,
les peupliers à la poterne.
Je suis à toi comme le yaourt est à la vanille, ton
sexe au parfum de glaïeul, le petit salé
aux lentilles, la mémère à son épagneul.
Je suis à toi comme tu es à moi, comme le ver
est à soie, comme l’avenir est à nous,
comme le garde est à vous, comme le train
est à l’heure.
Je suis à toi
comme les tiques aux bœufs.
On dit n’importe quoi
quand on est amoureux.

N.B. – Soyons honnête quand je dis « ton sexe au parfum de
glaïeul », ce n’est pas de moi mais d’André Breton.

Jean L’Anselme
in « La chasse d’eau » (Rougerie Ed., 2004)
édition
printemps des poetes 2008
genre Poèmes sur le(s) rire(s)

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A propos de Veronique Genest

C'est mon vrai nom Véronique Genest. Je travaille à la Direction de la Lecture Publique. Je suis chargée de l'équipement des livres qui partent en réservation et du secrétariat des formations assurées par la DLP, entre autre. J'ai donc une tache polyvalente. Mon bureau se situe dans la salle où se trouvent les chauffeurs des bibliobus.

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