EPITHETE
Un corbeau orphelin
S’abattit un matin
D’une bibliothécaire en son jardin.
Aussitôt elle en prit soin.
L’adopta
Le Baptisa :
Epithète
(C’est un petit bonheur
que j’avais ramassé
il était tout en pleurs
sur le bord d’un fossé
dit le poète)
De l’ordinateur, Epithète s’empara
Et dit « chouette, je percherai là »;
Bien aimé et nourri
Epithète grandit.
L’ordinateur en mourut
Epithète survécut.
La bibliothécaire pleura.
Epithète se consola.
D’une branche de cerisier
Installée dans le grenier
Il s’apprit à voler
Et des fruits à manger.
Après ses frères il cria !
Point sourds, ils se montrèrent ;
Ensemble ils s’envolèrent..
L’érudite, elle, nettoya…
(Félix Leclerc aurait fait un grand détour ou bien se serait fermé les yeux);
En hiver , il fut là.
(Un jour de malheur).
Mais derrière lui, le facteur
Belle missive apporta.
Morale :
Ne dites plus que l’oiseau Freu
Du malheur
Est le porteur.
Je vous en prie, ramassez-le !
Histoire de plumage tirée par les cheveux.
Seigneur, quand froide est la prairie,
Quand dans les hameaux abattus,
Les longs angelus se sont tus…
Sur la nature défleurie
Faites s’abattre des grands cieux
Les chers corbeaux délicieux.
Armée étrange aux cris sévères,
Les vents froids attaquent vos nids!
Vous, le long des fleuves jaunis,
Sur les routes aux vieux calvaires,
Sur les fossés et sur les trous
Dispersez-vous, ralliez-vous!
Par milliers, sur les champs de France,
Où dorment des morts d’avant-hier,
Tournoyez, n’est-ce pas, l’hiver,
Pour que chaque passant repense!
Sois donc le crieur du devoir,
O notre funèbre oiseau noir!
Mais, saints du ciel, en haut du chêne,
Mât perdu dans le soir charmé,
Laissez les fauvettes de mai
Pour ceux qu’au fond du bois enchaîne,
Dans l’herbe d’où l’on ne peut fuir,
La défaite sans avenir.
poème d’Arthur, bien sur:-)