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A propos de stef18

Adjoint du patrimoine à la médiathèque de St-Florent-sur-Cher depuis 10 ans bientôt, je suis actuellement affecté à la section adultes (commandes de livres documentaires et BD ado-adultes, CD audio et DVD)

Rock fantastique et mécanique poétique

Coup de coeur pour le groupe Dionysos (quand on porte le nom du dieu du vin, on ne peut pas être foncièrement mauvais…), son chanteur-compositeur Mathias Malzieu en particulier, et leur univers poétique, énergique et fantastique.


Sélection de BD adultes récentes

Petite sélection et coups de coeur côté BD ados-adultes :
1°) « La Ballade de Hambone » des italiens Leila Marzocchi et Igort (Futuropolis, 2009) : nous sommes dans le comté du Mississippi, dans les années 1920-1930. La petite ville de Hazelhurst comprend 2027 âmes et un vague chien pelé. Cette ville suinte le blues. Le long du Mississippi, la dépression rythme la vie de tous les jours, « aussi douce qu’un coup de pied au cul ».


« Dominique-nique-nique », ou le retour d’un pionnier de la nouvelle chanson française au Printemps de Bourges 2009

A l’occasion de sa venue prochaine (le 23 avril) au festival musical berruyer, ainsi qu’à celle de la sortie d’un nouvel album (« La Musique », en vente à partir de ce lundi 6 avril), petit retour et coup de coeur pour l’ex-nantais Dominique A et ses chansons mélancoliques, précurseur méconnu (parfois) d’un certain renouveau de la chanson française, au même titre que le grand Alain Bashung récemment décédé…


De l’usage des herbes aromatiques comme remède à la crise ambiante….

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=AX4C4ntPy6Q[/youtube]Coup de coeur pour la comédie britannique décapante et « stupéfiante » de Nigel Cole, à l’heure où les bourgeons réapparaissent en ce début de printemps : « Saving Grace » (2000) est un bijou d’humour décalé (ici la fameuse scène des cornflakes !) qui plaira à tous les publics, du jeune ado libertaire à la mamie branchée.

Un film idéal pour rire de l’adversité et se redonner du punch, on en a tous besoin en ce moment (cette hilarante comédie ne fait nullement l’apologie de substances illicites, contrairement aux apparences, mais plutôt au final… … … l’apologie de la littérature : l’actrice Brenda Blethyn, jouant ici une pauvre veuve en faillite – Grace – obligée au départ de se lancer dans la production du chanvre indien pour éponger les dettes de son défunt mari, trouve une solution encore plus lucrative en publiant ses mémoires et son histoire d’amour avec le dealer français rencontré à Londres, joué ici par Tchéky Karyo. Moralité : seul le livre peut nous sauver ???).

Un film recommandé par … Doc Gynéco (lui aussi sauvé par le livre finalement, grâce à sa rencontre avec la « romancière » castelroussine Christine Angot)


Cinéma coréen (suite)

Toujours dans le cadre de la sortie en France d’un grand film coréen hier 18 mars (« The Chaser »), voici un autre film remarquable (mais déconseillé aux – 16 ans tout de même) après le polar « Memories of Murder » de BONG Joon-Ho : le film fantastique (ou d’horreur ?) « 2 soeurs » – « A Tale of Two Sisters » (2004), du réalisateur sud-coréen KIM Jee-Woon.

(www.allocine.fr)

(www.allocine.fr)

Film psychanalytique ou d’épouvante ??? Un peu les deux à mon avis, puisqu’ici on passe sans cesse de la réalité aux fantasmes délirants d’une des deux soeurs en question, Sumi (la première scène du film nous la montre d’ailleurs hagarde, dans la salle froide et aseptisée d’un hôpital psychiatrique, on est d’ores et déjà prévenu du drame qui a eu lieu…).
Son père s’est remarié suite au décès de sa mère – à la fois absente et omniprésente dans le film – et elle n’accepte ni la situation tragique de cette disparition maternelle, ni sa marâtre de belle-mère, qui la déteste réciproquement et la brutalise (un peu à la manière des contes de fées européens, « Cendrillon » en tête).

L’emménagement au sein d’une nouvelle maison dans un endroit magnifique mais isolé – superbe photographie et mise en lumière ici – va accentuer cet état de fait, et d’étranges phénomènes vont apparaître : cauchemars (ou rêves éveillés ?), portes d’armoire qui grincent, sentiment d’une présence inquiétante dans cette fameuse armoire – qui sera un élément essentiel du scénario, on le découvre à la fin, lorsque le puzzle est reconstitué – ou sous l’évier de la cuisine, accès de colère et affrontement entre Sumi et sa belle-mère, au sujet de sa soeur plus faible et harcelée par cette « concurrente » de la mère divinisée, crises de folie meurtrière…
Mais tout ceci est-il la réalité, ou les images qui défilent dans l’esprit troublé de Sumi, lorsqu’elle oublie de prendre ses cachets ??? Au spectateur de se faire son opinion…

Comme dans d’autres films asiatiques du genre (« Ringu » du japonais Hideo Nakata et son remake US « Le Cercle », ou bien « The Eye », film thaïlandais des frères Pang également pillé par Hollywood…), ici l’angoisse extrême n’est pas tant dûe aux images violentes et à l’hémoglobine, qu’à tout ce qui est suggéré, parfois par de simples objets du quotidien : un bruit bizarre dans la maison, une télé qui s’allume, de l’eau qui coule, le sentiment d’une présence derrière soi…
L’aspect des spectres – typiquement asiatiques – y est pour beaucoup également : corps difformes et démarche hésitante, longue chevelure noire et yeux exorbités qui glacent le sang. Si vous avez vu (dans « Le Cercle » – « The Ring » de Gore Verbinski, 2003) le fantôme chevelu de Samara remonter d’un puits avec ses longs doigts crochus, puis s’approcher pas à pas de « votre » écran de télévision, pour le traverser et rentrer dans la « réalité » de « votre » salon, vous pouvez me comprendre !!!

« Deux soeurs » a obtenu le Grand Prix 2004 du Festival du film fantastique de Gérardmer (Vosges). Bon visionnage…