Dans les vitrines de la DLP en octobre …


BD

 

Blankets, manteau de neige
Craig Thompson, Casterman, 2003.

 Blankets

Un récit autobiographique tout en sensibilité… D’un trait tendre, habile et délicat, Craig Thompson revient sur l’histoire de son premier amour, les incertitudes et les choix de l’adolescent qu’il était dans la société américaine des années 80/90.

L’effet Durian 
Saulne, Casterman, 2014.

L'effet durian

Jade est presque aveugle quand elle naît. L’enfant grandi, l’adolescente curieuse qu’elle devient nous retient à chaque page de l’album tant son appétit de vivre est grand. Aux côtés de sa sœur inséparable, on suit le parcourt émouvant de cette jeune chinoise singulière et déterminée. Le récit est renforcé par un dessin superbe, très abouti.

 ROMANS

Cochon d’allemand
Knud Romer, Les Allusifs, 2007.

u1836-20070827artusromerpochette

Dans ce premier roman, l’auteur né d’un père danois et d’une mère allemande ayant fui la guerre, revient sur l’enfance qu’il a passé dans la petite ville du Danemark où il est né en 1960. Knud Romer nous dresse non sans humour, le portrait effarant d’une famille écrasée par le poids de l’histoire et les séquelles subies par celui qu’on nommait le «cochon d’allemand», bien des années après la Seconde Guerre mondiale.

 

Les mutilés
Marianne Vic, Equateurs, 2013.

Equateurs1308_Mutiles

Une roman d’une force inouïe qui nous parle, dans une langue recherchée et percutante, du monde d’aujourd’hui et de son hypocrisie généralisée dans ses rapports humains. Loin du jeu social où mensonges et violence conduiraient à la mutilation de qui nous sommes pour s’y conformer, Marianne Vic fait plonger Lucyle dans les méandres obscurs de son histoire familiale. Un parcours initiatique, avec ses épreuves à traverser, un effondrement salutaire. L’histoire d’une renaissance.

FILMS
 

Inguelézi
François Dupeyron, 2003.

18379908

Synopsys : Quand son mari meurt, Geneviève perd ses repères. Elle fuit ses proches, elle veut rester seule. Mais dans le coffre de sa voiture un clandestin s’est caché…
Volontairement modeste et dépouillé, ce film va droit à l’essentiel. La veuve et le réfugié, deux âmes étrangères, cassés par leur histoire, inquiets face à leur avenir à reconstruire, composant leur présent sans repères vont être amenés à partager un épisode improbable de leur existence. Deux solitudes qui se côtoient dans une incommunicabilité quasi constante, deux fins de courses différentes pour un horizon inconnu. Un film fort, marquant, les deux excellents acteurs, Marie Payen et Eric Caravaca y sont pour beaucoup.

Le grand’ Tour, un very belge trip !
Jérôme Le Maire, sur une idée originale de Vincent Solheid, 2012. DVD (1h45 min)

21020537_20130717173248227

A very belge délire… qui fait du bien autant qu’il désarçonne, soit deux raisons de voir cette pépite cinématographique drôle et sombre à la fois. Une bande de potes quadragénaires part pour un week-end retrouver le « carnaval du monde », or c’est au bout de six mois que le voyage à pied prend fin. Une fiction ou un documentaire ? La question se pose très souvent et aussi souvent se fond dans le jeu subtil de l’illusion qui invite à se laisser porter et suivre, amusés ou perplexes, cette bande de doux dingues éméchés. En passant de la comédie au drame, le périple change de tonalité, gagne en profondeur. A l’élan de liberté fédérateur des débuts suivent les cheminements existentiels de chacun… les personnages que l’on a suivis jusque-là n’en sont que plus attachants.
A suivre donc en chœur (et en cœur) cet insolite trip, cette fanfare cinglée mais tellement humaine ! D’ailleurs, c’est bien ce qui est dit au commencement du film : C’est une histoire humaine avec des humains, de simples humains… 

 

DOC

Eloge du risque
Anne Dufourmantelle – Payot, 2011.

41IU2CXBSaL._SX304_BO1,204,203,200_

Risquer sa vie : … et si ne pas mourir de notre vivant était le premier de tous les risques, qui se réfractait dans la proximité humaine de la naissance et de la mort ?
Nos dépendances : ne pas les fuir mais les appréhender, y prêter notre intelligence…
L’amour : l’amour n’est pas un nid douillet ni cet enchevêtrement de haine et d’envie qui fait l’entrecroisement des brindilles et dans lequel on cherche à se lover …
Au risque de l’inconnu…
Pourquoi préférons-nous garder de pauvres misères contre la joie de ce qui viendrait de l’inconnu, du grand large ?

Docteur en philosophie et psychanalyste, Anne Dufourmantelle, nous invite dans une langue littéraire et lumineuse entrecoupée d’extraits de séances, à revoir le risque individuel dans ses différentes facettes, en le dépoussiérant du sens commun enfermant que la société contemporaine lui confère.

MUSIQUE

Sira
Jasser Haj Youssef – 2013

51Y4qd3adUL

Émotion musicale sur la scène du Printemps de Bourges en 2013, souvenir d’un moment de grâce que l’on prolonge avec Sira, le premier album du jeune violoniste tunisien Jasser Haj Youssef. Sira, qu’on traduit par biographie, histoire ou parcours, se veut une synthèse des musiques classique occidentale et jazz, africaine et arabe… une croisée des chemins où s’exprime toute la virtuosité du musicien. Sans oublier l’infinie douceur de la viole d’amour, cet instrument baroque qu’il introduit dans son univers métissé, qui n’est pas sans rappeler la voix humaine et rajoute à l’album toute sa beauté et son mystère.

 

L’Alchimie des monstres
Klo Pelgag, 2013.

klo-pelgag-alchimie

Étrange, drôle, grave, unique, fantasque, originale, libre, talentueuse, … autant de qualificatifs en cascade déferlant à l’écoute de l’album de Klo Pelgag. 25 ans et des brouettes de poésie inspirée entre autres des surréalistes, Klo Pelgag, révélation de l’année 2014 au Québec, auteur-compositeur-interprète venue de Gaspésie, a composé une Alchimie des monstres réussie.

Ambiance. L’écriture poétique est servie par l’orchestration intimiste des musiciens classiques qui l’accompagnent. La voix ronde de Klo Pelgag s’envole, Klopin-Klopan, elle rebondit, vient se percher sur des mélodies élastiques… de l’énergie espiègle, des cris en chœur, du Québec qui déjante, de la tristesse jaillissante, en vagues de notes de piano qui roulent. Des douleurs sublimées, des peines en râles, de l’humour en aigre doux, de l’amour en lambeaux, de la peau, des corps, des hôpitaux, aussi des animaux … et puis des questions qui se posent sur les toits, personne n’y répond, personne n’y répond. …

Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

7 × = 14